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tambacounda est une region qui possede une diversite culturelle exemplaire.mais aussi le parc de niocolo ba, l'or de sabadola, les chuttes de dindiferlo,font de ma region, une richesse particuliere. c'est ea que je veux profiter au monde

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bandu2 : menu_arrow.gif Article: I - PRESENTATION DE LA REGION - 28/10/2008 19:44

I - PRESENTATION DE LA REGION

La région de Tambacounda est située entre 12°20 et 15°10 de latitude Nord et 11°20 et 14°50 de longitude Ouest et couvre une superficie de 59.000 km². Il s’agit de la région la plus étendue du pays. Elle est limitée à l’Est par la République du Mali, au Nord par les régions administratives de Louga et de Saint Louis et la République Islamique de Mauritanie, au Sud par la République de Guinée Conakry et à l’Ouest par les régions administratives de Kolda et la République de Gambie.
En même temps, il s’agit aussi la région la moins peuplée du Sénégal (8,3 habitants/km²), la population régionale est estimée à 518.040 habitants dont 83% de population rurale, 51% de femmes et 58% de jeunes de moins de 20 ans. Le peuplement de la région, malgré la dominante Pulars (46%), les Mandingues ((17%), les sarakholés (11%), les ouolofs (9%), les séréres (3%), les bambaras (3%) est aussi marqué par la présence d’une véritable mosaïque de groupes  ethniques (Bassari, Koniadj….).
Cette population est très mal repartie dans l’espace, le département de Tambacounda qui couvre 34% de la superficie régionale, concentre prés de 56% de la population totale.
Sur le plan administratif, la région compte 3 départements, 13 arrondissements, 35 Communautés Rurales, 3 Communes et 1.465 villages. Parmi ces établissements humains, seuls huit (8) ont plus de 2.500 habitants, tandis que plus de 71% des villages ont moins de 200 habitants.
Le relief est globalement accidenté avec deux types contrastés de modelés, correspondant à peu près aux formations géologiques du socle ancien et du continental terminal.
La région se situe entre les isohyètes 500 et 1500 mm et fait ainsi partie des zones les plus arrosées du pays. Le potentiel en eau est estimé à plus de 2.500 millions de m3, exploité seulement à moins de 1 millions de m3/an.
Le climat de type soudano-sahélien et soudano-guinéen, confère à la région des écosystèmes diversifiés, un environnement écologique généralement favorable au développement de l’agriculture et de l’élevage.
Cependant, sur le plan économique, la contribution de  l’économie régionale au PIB national représente moins de 3 %, malgré la présence d’importantes ressources et potentialités. L’économie régionale repose essentiellement sur le secteur primaire qui représente 77% du PIB. La contribution des sous secteurs est la suivante : Agriculture (39,2%), Elevage  (32,0%), Foresterie (6,2 %).
. Les ressources et potentialités agricoles
2.092.000 ha de terres aptes à l’agriculture pluviale
  d’importantes ressources en eau de surface et en eau souterraine disponible,
150.000 ha de terres irrigables
une pluviométrie favorable comprise entre 600 et 1500 mm.
Les production vivrières sont passées de 94.502 T en 1995 à 110.659 T en 1999 et la production arachidière de 49.410 T en 1995 à 84.588 T en 1999. Par contre, la production cotonnière qui était de 5.000 T en 1999, a connu une chute vertigineuse de l’ordre de 80%.
La production de banane, environ 8.000 tonnes, occupe une place prépondérante et représentant 70% de la production nationale.
La région  compte un cheptel important et diversifié (493.800 bovins et 1.278.400 ovins-caprins) et constitue une grande productrice de bétail sur pied (33 500 bovins et 177 500 ovins/caprins).
Les potentialités de la foresterie reposent sur d’importantes formations très diversifiées couvrant 5 406 300 ha, comprenant: 20.000 ha de forêts galeries, 1.496.600 ha de savanes boisées, 5.400 ha de steppes arborées, 3.684.500 ha de savanes arborées et 200.000 ha de savanes arbustives.
Le domaine forestier est constitué de 17 forêts classées dont 4 dans le département de Bakel, 11 à Tambacounda et 2 à Kédougou, d’un parc national (le Niokolo Koba) et d’une Zone d’Intérêt Cynégétique (ZIC de la Falémé). L’ensemble de ces massifs couvre une superficie de 689844 ha soit 45 % de la superficie régionale..
Les recettes tirées de la production forestière (combustibles ligneux, bois d’œuvre, bois de service et produits de cueillette) varient entre 600 et 800 millions de francs CFA .
Les opérations de reboisement ont donné en 1998 les réalisations physiques suivantes: 121 ha de plantations massives, 59 km de plantations linéaires et 2.708 plants d’ombrage.
Par ailleurs , la région possède un important réseau hydrographique, constitué par le fleuve Sénégal, la Falémé et le fleuve Gambie,  mais aussi la disponibilité d’une importante quantité d’eau souterraine dans le bassin sédimentaire.
Le taux de couverture en eau potable se situe autour de 24 litres par jour, inférieur à la moyenne nationale qui est de  26 litres par jour.
L’industrialisation est encore à un stade embryonnaire, son développement est limité par :
la faiblesse des infrastructures routières qui rend difficile l’accès aux zones de production,
 la faiblesse des productions agricoles qui ne permet pas sauf pour le coton, de dégager des excédents justifiant l’implantation d’unités de transformation,
le faible du taux d’électrification,
l’étroitesse du marché local
le coût élevé des facteurs de production.
la région dispose également d’importantes réserves de minerais de fer de bonne qualité, d’or et de marbre.
Après l’agriculture, l’artisanat occupe la plus grande partie de la population active. Il a été recensé dans la région plus de 120 corps de métiers dont les plus importants sont la menuiserie-bois, la maçonnerie, la teinture, la bijouterie et les BTP.
Les potentialités touristiques:
le parc national du Niokolo-Koba (913 000 ha) avec sa riche flore et sa faune variée et abondante
la zone d’intérêt cynégétique (1 336 000 ha) et des zones amodiées (772 000 ha)
les paysages variés et pittoresques constitués par les massifs forestiers, les contreforts du Fouta – Djallon et les chutes d’eau de Dindifélo (cascades)
les vestiges historiques constitués par le pavillon de René Caillé de Bakel, les forts de Bakel et de Sénédébou, la zone de mégalithe
les manifestations culturelles avec les fêtes traditionnelles bassari
un artisanat traditionnel riche et varié.
II. ANALYSE DU CONTEXTE REGIONAL DE LA PAUVRETE
II-1            ANALYSE HISTORIQUE
 . Facteurs , événements ou politiques ayant contribué à renforcer la pauvreté et la vulnérabilité.
- Avant les années 60 : Le choix des populations dans l’implantation de leurs cités.
Certaines populations notamment dans le département de Kédougou (Communauté Rurale de Dimboli et dans bien d’autres localités) s’étaient installées pour des raisons historiques principalement dans des localités difficiles d’accès et où les conditions de vie restent assez précaires (obstacles naturels, terres incultes, etc.). Le choix dans l’implantation des cités peut donc, à bien des égards, expliquer aujourd’hui  certaines situations de précarité. 
 les Années 60-70 : le «Sénégal Oublié».
Selon les populations, il y avait une absence manifeste  de volonté dans la mise en place d'une véritable politique d’exploitation des potentialités de la région. Par ailleurs, la région de Tambacounda était pendant longtemps considérée comme une zone de punition pour les fonctionnaires de l’Etat qui y étaient  affectés.
 la présence de maladies endémique jusqu’à une période encore très récente: les milieux naturels de la région du fait de leur couverture végétale et de leur maillage relativement dense par le réseau hydrographique sont des zones de prolifération d’un certain nombre de maladies que sont : l’Onchocercose, le vers de Guinée, le Paludisme, la Bilharziose. Ces menaces constantes sur les populations de la région ont pendant longtemps freiné les efforts et actions de développement entreprises dans la zone.
les Année 70-80 : - enclavement de la région en infrastructures routières et en communication ;
Pendant longtemps, se rendre ou se déplacer dans la région de Tambacounda par la route était un véritable calvaire: les populations mettaient plusieurs heures voire plusieurs jours (dans les années 70-80) pour rallier le département de Tambacounda à celui de Kédougou, pourtant  distants de 255 kilomètres. En même temps, la couverture radiophonique, téléphonique et télévisuelle n'était pas assurée, seule la chaîne VI de la RTS avait démarré ses activités vers les années 80.
- Les cycles de  sécheresses des années 70 ont  contribué à installer la pauvreté dans  la région. A cet effet, la crise environnementale qui en a résulté a bouleversé les systèmes de production. Ces cycles de sécheresse ont aussi décimé une part importante du cheptel notamment dans le département de Bakel. Ces facteurs combinés à d’autres ont favorisé les vastes mouvements d’émigration.
- A partir des années 80 : - dernière région où la réforme administrative et territoriale est entrée en vigueur, (rentrée effective avec le découpage en communauté rurale en 1982, donc retard dans la mise en place des équipements et des structures d’appui.
- L’absence d’infrastructures scolaires et de formation professionnelle : à cet effet le premier lycée de la région le Lycée Mame Cheickh MBAYE de Tambacounda date seulement de 1983). Les élèves de la région étaient obligés d’aller poursuivre leurs études dans les autres régions du pays (à St louis, Kaolack, Dakar) avec comme conséquence beaucoup de déperditions scolaires et le départ de l’élites . Par ailleurs, l’enseignement était général et  il n’avait pas de filières professionnelles, donc pas de spécialisation. Le lycée technique de Kédougou n’a ouvert ses portes qu’en octobre 2000.
- Les politiques d’ajustements structurels ont aussi contribué à installer la pauvreté dans la région de Tambacounda. Ces différents programmes ont conduit à un désengagement de l’Etat de la plupart des secteurs sociaux et économiques, alors que la région a connu un retard dans la mise en place d'infrastructures et des équipements de base, portant ainsi un coup fatal aux investissements dans les secteurs sociaux tels que l’éducation, la santé et l’emploi. Les prix des denrées de premières nécessité ont tendance à connaître des hausses importantes par rapport aux autres régions, à cause de l'éloignement par rapport à Dakar, ce qui contribue à accroître la pauvreté au niveau des couches sociales.
- La Nouvelle Politique Agricole et le désengagement de l’Etat, avec la suspension du Programme Agricole. Insuffisamment préparés et faiblement outillés, en terme de maîtrise du paquet technologique, les producteurs se sont retrouvés confrontés à plusieurs contraintes et dans l’impossibilité de diversifier et d’améliorer les systèmes de production.
. Facteurs , événements ou politiques ayant contribué à contribué à réduire la pauvreté et la vulnérabilité.
à partir des années 80 : désenclavement de la région en infrastructures routières et en communication
Désenclavement de la région, connexion réseau routier national axe Tamba-Dakar (bitumage axe Tamba-Malem Hodar);
entrée en vigueur de la réforme administrative et territoriale : avec le découpage de la région en communauté rurale et l’élection de conseillers ruraux  (début de la mise en place d’équipements et d’infrastructures communautaires).
construction du lycée Mame Cheickh MBAYE de Tambacounda
projet Terre Neuve : colonisation et installation de nouveaux villages,  valorisation des terres et mise en place d’infrastructures ;
création de la SODEFITEX : diversification culture avec introduction du coton, alphabétisation ect..
installation des mutuelles de crédits (1992)
éradication de certaines maladies endémiques (cécité des rivières, polio, ver de Guinée….) 
bitumage routes Tamba-Kédougou et Tamba –Bakel
avènement des radios privées et communautaires
construction lycée agricole de Kédougou
 Avènement de l’alternance et la responsabilisation des femmes
 Interdiction de l’excision
II-2. Profil régional de la pauvreté
 La région compte 16.296 ménages pauvres. Prés de 39% des ménages et 46% de la population régionale vivent en dessous du seuil de pauvreté et ne peuvent donc assurer la ration alimentaire minimum de 2.400 calories.  En milieu rural, le seuil de pauvreté affecte 44% des ménages et 17% en milieu urbain.
Plus de 89% de la population vivent des activités du secteur primaire. L’autosuffisance alimentaire n’est pas atteinte et seules 3,7% des superficies cultivables sont mises en valeur.
La région est insuffisamment couverte en infrastructures et équipements sociaux de base.
 L’accès à l’éducation
Le sous secteur de l’éducation a enregistré une évolution certaine ces dernières années grâce à l’effort conjugué de l’état et  de différents partenaires.
La région de Tambacounda occupe le 4ème rang en matière de scolarisation du pays. Le préscolaire compte 5 établissements publics et 2 privés. Au niveau de l’élémentaire, on compte 520 écoles dont 17 non fonctionnelles et 1260 classes dont 84 non fonctionnelles. Ce cycle compte 55 000 élèves dont 24 525 filles. Le personnel enseignant est de 1275 maîtres dont: 496 instituteurs, 132 maîtres contractuels et 779 volontaires.
Le taux brut de scolarisation (TBS) est passé de  38,7%  en 94/95 à 76% en 99/00. Le TBS des filles est passé pendant la même période de 29,3%  à 64,7%.
la région compte 2 lycées d’enseignement général et 13 collèges d’enseignement moyen dont 9 publics et 4 privés. Le cycle moyen totalise un effectif de 4787 élèves dont 677 du privé.
L’enseignement technique et la formation professionnelle, maillons faibles du système éducatif, compte seulement 1 lycée technique, industriel et minier à Kédougou, 3 Centres d’enseignement technique féminin et 1 Centre d’enseignement technique privé à Tambacounda.
Dans le domaine de l’alphabétisme, le taux est de 21% ce qui montre les importants efforts à déployer chez les adultes. Le taux d’analphabétisme global est de 51% en milieu urbain et 90 % en milieu rural.
- L’accès à la santé et à l’hygiène
La situation de la région a connu de réels progrès ces dernières années, cependant, la partie Sud-Est de la région reste encore caractérisée par la présence de quelques poches de maladies endémiques notamment l’Onchocercose et le ver de Guinée. Le paludisme reste encore de très loin la principale cause de mortalité dans la région.
Du point de vue de la couverture en infrastructures, la région est relativement peu pourvue en formation sanitaire. Elle ne dispose  que d’un hôpital. On compte 1 centre de santé pour 112 129 habitants[1] et la distance moyenne de polarisation d’un centre de santé peut s’étendre  jusqu’à 75 km.
La couverture en personnel de santé: 7 médecins, soit un médecin pour 100.000 habitants, 77 infirmiers, soit un infirmier pour 4.000 habitants, 17 sages-femmes, soit 1 sage-femme pour 6.596 femmes en âge de procréer.  Les dépenses publiques consenties dans la région dans le domaine de la santé s’élevaient en 1998 à 797 FCFA par habitant.
Les taux de vaccination (1998) étaient de 76% pour le BCG, 49% pour le DTC3, 50% pour la VPO3, 43% pour la rougeole et 41% pour la fièvre jaune. Le taux de mortalité infantiles (0-1 an) est de 81 pour 1.000, la mortalité juvénile (1-4 ans) de 146 pour 1.000 et le taux de mortalité infanto-juvénile (04 ans) de 188 pour 1.000. La mortalité néonatale se situa à 43 pour 1.000, la mortalité post- néonatale à 54 pour 1.000 (source EDS II) et la mortalité maternelle à 850 pour 100.000 naissances vivantes dans la région alors que la moyenne nationale est de 510 pour 100.000 naissances vivantes. La probabilité pour une femme de décéder par suite de grossesse était de 1/16 dans la région en 1989. La malnutrition chronique frappe 25% des enfants et le malnutrition aiguë affecte 26% des enfants de la région.
Seuls 4% des ménages ont accès à un système d’évacuation des eaux vannes et 52% des ménages ont recours aux latrines traditionnelles. Dans la région, seuls 9% des concessions sont connectés au réseau d’adduction d’eau potable de la SDE. La majorité des ménages s’approvisionnent aux puits ou directement au niveau des cours d’eau.
l’usage de  latrines appropriées n’est pas encore généralisé et on dénote que 44,6% des ménages font leur aisance dans la nature.
L’électrification rurale est très peu présente dans la région (0,7% d’électrification) et seuls 33,5% des ménages urbains s’éclairent à l’électricité.
- L’accès aux voies de communication, à l’information et aux services
Le réseau routier classé de  la région  est de 3.638 Km et le réseau ferroviaire fait une longueur de 300 Km (voie ferrée Dakar/ Bamako).
La région compte 13 bureaux de poste dont 4 dans le département de Tambacounda, 2 dans le département de Kédougou et 7 dans celui de Bakel. Le montant annuel des mandats payés au niveau du réseau postal de la région représente plus de 2 milliards de FCFA en moyenne par an.
Le réseau de télécommunication de la Sonatel comptaient en 2000, 2442 lignes téléphoniques principales, 10 lignes spécialisées et 4 de télex. Le département de Tambacounda  détient 64% des lignes principales et celui de Bakel 23%. Les télé centres privés, au nombre de 275, représentent 11% des lignes téléphoniques.
Il n’existe qu’un seul cybercafé fonctionnel pour toute la région. Certaines structures comme la Gouvernance, le Conseil Régional, le PROMER et le GADEC possèdent leur propre service Internet.
La région de Tambacounda compte 1017 commerçants dont 35 demi grossistes, 12 marchés permanents et 33 marchés hebdomadaires (Loumo). L’éloignement des centres de ravitaillement et l’enclavement des zones rurales rendent onéreux le coût du transport.
La RTS, chaîne publique et Sud FM, chaîne privée sont les deux opérateurs présents dans la région. A ce dispositif s’ajoutent deux radios communautaires localisées à Bakel et Koumpentoum.
La presse écrite est représentée dans la région par les  organes suivants : LE SOLEIL ;  SUD  QUOTIDIEN ;  LE MATIN ; WAL FADJIRI
. Genre et développement
 L’âge moyen au premier mariage est de 16,8 contre 26,1 pour le sexe masculin, traduisant la précocité du mariage
L’analphabétisme touche 89 % des femmes contre 76,8% pour les hommes.
 12% des ménages sont dirigés par des femmes
III-  Les Problèmes à résoudre : les causes et manifestations
Il est ressorti des différentes analyses que le problème de la pauvreté dans la région de Tambacounda est la conséquence de divers facteurs fortement imbriqués.
. Les facteurs naturels
- Les péjorations climatiques : les cycles de sécheresse répétitives combinés à certaines pratiques anthropiques (déboisement, surexploitation des ressources naturelles) ont eu des répercussions particulièrement négatives sur le potentiel biologique et écologique de la région.
- l’action des déprédateurs : l’action des déprédateurs (animaux, criquets pèlerins) sur les cultures contribue fortement à réduire les niveaux de production.
- Les "barrières naturelles" marquées par un relief accidenté, avec comme conséquence principale, l’enclavement de plusieurs localités surtout dans les département de Kédougou et de Bakel. Ces barrières naturelles ne facilitent pas la libre circulation des biens et des personnes. Le département de Kédougou, constitue la partie la plus accidentée et la plus inaccessible de la région. Les pistes et les routes sont défectueuses et impraticables surtout en hivernage. Des localités comme Fongolimbi, Dimboli, Salémata dans le Kédougou et les villages de la poche de la Falémé dans le Bakel constituent des zones très fortement enclavées.
 La dégradation de l’environnement et des systèmes de  production : les populations notamment rurales pour subvenir à leurs besoins exercent des pressions parfois très intenses sur les milieux et sur les ressources naturelles. Ces pressions ont entraîné un profond déséquilibre des écosystèmes naturels de la région. L’aspect le plus visible de ces atteintes reste incontestablement l’exploitation des ressources ligneuses à des fins de production de charbon de bois, d’augmentation des superficies agricoles et l’exploitation de produits forestiers pour la commercialisation. La crise environnementale est aussi une crise des systèmes de production avec la mise en pratique de techniques et méthodes culturales inadaptées à l’environnement de la zone. La combinaison de ces facteurs a plongé certaines couches de la population de la région dans un état de dénuement quasi total.
Les facteurs socioculturels
Un certain nombre de ces facteurs contribuent de façon indéniable à installer une situation de pauvreté et de vulnérabilité au niveau des populations. La société renferme en elle-même les germes de sa vulnérabilité.
Un certain nombre de pratiques traditionnelles constituent dans le contexte actuel des «facteurs bloquants» :
 les mariages précoces et la pratique du Lévira (héritage matrimonial)
 la propension à la polygamie et le développement de la famille élargie (ménages de grande taille). Chez les Sarakholé et les Manding, une part importante des ressources est consacré à des mariages ou aux cérémonies familiales.
dans le Bakel, des familles ont jusqu’à trente personnes et sont gérées parfois par un seul émigré.
le repli identitaire propre aux ethnies minoritaires constaté chez les Bassari, les Koniagui et autres groupes minoritaires: ces ethnies ont tendance, par tradition, de se renfermer sur elles même et limitent au strict minimum leurs rapports avec les autres ethnies. Il s'agit d'attitudes qui découlent de forts préjugés mutuels et aboutissent à un effet de marginalisation. Ce qui exclut ses membres le plus souvent des grands centres de décision. Enfin, il devient aussi difficile de mobiliser toutes les forces sociales autour de projets fédérateurs de développement, une frange de la communauté est souvent laissée en rade.
 Les facteurs sociaux
Au plan sanitaire, il s’agit de :
l’insuffisance des structures sanitaires (hôpitaux, dispensaires, centres de santé, poste de santé, case de santé, maternité rurale) et du personnel médical dans pratiquement toutes les localités de la région et surtout en zone rurale.;
la  cherté des médicaments et leur non disponibilité dans certaines structures sanitaires. Pour les personnes du 3ème âge, la cherté des soins médicaux constituent un véritable handicap. Pour les femmes enceintes, la conséquence majeure est le taux élevé de mortalité lors des accouchements (mortalité infantile et mortalité maternelle).
Au plan de l’éducation :
 L’insuffisance des infrastructures scolaires et du personnel enseignant;
Du faible équipement des infrastructures scolaires;
Du fort taux d’analphabétisme surtout chez les femmes;
Des déperditions scolaires;
De l’inexistence de centres de formation pour les enfants et les jeunes filles en situation difficile (handicapés, filles-mère, talibés, enfants d’indigents etc.).
les facteurs économiques
 La faiblesse des revenus agricoles
cette faiblesse des revenus est citée comme un élément majeur de vulnérabilité des couches sociales surtout en milieu rural.  Les producteurs ont vu leurs revenus baisser considérablement du fait d’un ensemble de facteurs liés à la dégradation des systèmes écologiques, à la pratique de systèmes et techniques de production inadaptés, à la cherté du matériel et intrants agricoles. L’agriculture qui devrait s’intensifier et produire davantage s'est cantonnée dans une forme traditionnelle avec comme corollaire une production de subsistance qui arrive à peine à couvrir les besoins alimentaires des ménages.
Le chômage
Le chômage est aussi considéré comme étant un facteur qui renforce la vulnérabilité des couches sociales. La région compte 142 605 actifs dont 7 553 chômeurs soit cinq chômeurs pour 100 actifs.
La faiblesse de retombés économiques de l’exploitation des ressources locales pour les populations
La région de Tambacounda qui est considérée comme très riche en ressources naturelles diverses (minières, forestières, hydrauliques, etc.) présentent malheureusement les seuils de pauvreté les plus critiques du Sénégal. Cette situation traduit l’image d’un «mendiant assis sur des lingots d’or». Le pouvoir d’achat réduit des populations autochtones fait qu’elles ne peuvent prendre en charge les frais inhérents à l’exploitation des ressources locales. Dès lors, ce sont des "allochtones" qui monopolisent les secteurs économiques les plus dynamiques. Les populations de la région se contentent alors des "résidus" de ressources et ce qui renforce la vulnérabilité des populations notamment rurales de la région.
L’insuffisance d’infrastructures et d’équipements dans les secteurs sociaux
Ce déficit concerne pratiquement toute la région et tous les secteurs d’activité (agriculture, santé, eau potable, assainissement, éducation, transport, etc.). Cette faiblesse en équipements constitue un facteur de vulnérabilité très important. Au plan agricole, par exemple, le sous équipement en matériel explique pour une grande part la faiblesse des rendements agricoles, par conséquent la baisse des revenus qui entraîne un processus de paupérisation des populations rurales. Cette faiblesse en matériel agricole  maintien l’agriculture sous une forme extensive et traditionnelle qui est dans l'incapacité de générer des revenus substantiels.
Les autres facteurs économiques sont liés à :
La faiblesse de la mobilisation de l’épargne;
Le manque de ressources financières et les difficultés d’accès aux crédits;
notamment pour les femmes,  les producteurs,  les Organisations Paysannes (OP), les
Organisation Communautaire de Base (OCB).
L’insuffisance, voire le manque d’infrastructures  économiques;
La vétusté des outils de production dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage;
L’émigration et l’exode rural notamment chez les jeunes;
La faiblesse des ressources humaines dans tous les secteurs;
L’insuffisance voire absence des infrastructures de transformation et de conservation des produits agricoles et forestiers;
L’insuffisance des circuits de commercialisation et de débouchés pour les produits agricoles.
1V – EXPERIENCES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
Les principaux projets et programmes intervenant dans la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie concernent:
Le Programme des Ceintures Laitières  de la SODEFITEX (Société de Développement des Fibres Textiles);
la filière banane (privés);
Le programme Carreaux Usine Arachide : Accord cadre entre l’Etat, la SONACOS (Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal), les producteurs, la SENCHIM, le SISMAR et le CNIA (Comité National Interprofessionnel de l’Arachide);
Le programme MECADR/T (Mutuelle d’Epargne et de Crédit des Acteurs du Développement Rural de Tambacounda) entre SODEFITEX, WINROCK, DYNA ENTREPRISES et les acteurs);
Le PROMER (Projet de Promotion des Micro Entreprises Rurales);
Le FDL (Fonds de Développement Local de Kédougou);
Le programme  micro jardin (DRD/FAO);
Le partenariat entre le Projet d’Appui aux Groupements de Promotion Féminin (PAGPF) et le Fonds des Nations Unies pour le Développement (FENU);
Le partenariat entre le Groupe d’Appui pour le Développement Communautaire (GADEC) et l’UNICEF;
Le partenariat SODEFITEX, PROGED, CIVD (Comité Intervillageois de Développement)t dans le domaine avicole;
Le partenariat SODEFITEX-CNCAS (Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal), l’URCA/T (Union Régionale  des Coopératives Agricoles de Tambacounda) dans le domaine de l’équipement des producteurs en matériels agricoles;
Les projets et programmes d’alphabétisation PAPA (Projet d’Appui), PAPF (Projet Alphabétisation Priorité Femme), PDRH (Projet de Développement des Ressources Humaines);
Le programme Elargi de Lutte Contre la Pauvreté (PELCP) soutenu par le PNUD,à travers son sous programme 2;
Le programme de communication entre  le CNCR (Comité National de Concertation des Ruraux), la SODEFITEX et l’ADM (Agence de Développement Municipal);
Le partenariat entre le Cadre Locaux de Concertation des Organisations Paysannes (CLCOP) et le Programme de Services  Agricole (PSAOP).
 Les réussites
les principales réussites des projets et programmes concernent:
Le renforcement des capacités des producteurs et des Organisations Paysannes;
L’émergence et le développement des Groupes d’Epargne et de Crédit (GEC);
l’amélioration dans l’accessibilité du crédit aux Groupements de Promotion Féminine (GPF), aux Organisations Communautaires de Base (OCB) et aux acteurs économiques jeunes porteurs de projets;
L’implication des populations dans l’élaboration, l’exécution, le suivi et l’évaluation des projets et programmes de développement;
L’attention portée aux femmes et aux jeunes dans les prises de décisions et dans la mise en œuvre des projets et programmes de développement.
les limites
Les limites des projets et programmes initiés sont en rapport avec:
La  pérennisation des projets et programmes;
La faible capacité financière de populations avec comme principale conséquence une incapacité à respecter leurs engagements au niveau  des structures de financement. 
le manque de coordination et d’harmonisation dans les actions des projets et autres structures de développement. Plusieurs projets et programmes ont parfois les mêmes objectifs et interviennent dans les mêmes localités;
Le décalage parfois important dans la programmation des projets entre le début des activités et le démarrage effectif des activités du projet;
L’éloignement des facteurs de production et l’enclavement de la région.
les tendances à renforcer et à valoriser pour réduire la pauvreté
Le renforcement de la  dynamisme organisationnel des populations et la mise en place de cadres de concertation
Le renforcement  de l’intégration agro-sylvo-pastoral et la poursuite de l’insémination artificiel
L’intensification et la diversification des productions agricoles (agriculture, élevage, aviculture, apiculture, etc.)
Le renforcement des caisses populaires, des mutuelles d’Epargne et de Crédits et autres Structures de Financement Décentralisées (SFD)
La responsabisation des acteurs et le renforcement de leur capacité d’intervention
La pratique de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des affaires de la communauté.
Le renforcement de l’initiative de Bamako
La poursuite de la généralisation de l’éducation
L’adoption systématique de  l’approche participative dans toutes les politiques, projets et programme  de développement
les tendances à stopper
La marginalisation des pauvres, des castés, des handicapés et des femmes dans les programmes et projets de développement
La  discrimination des femmes à l’accès à la terre, au pouvoir de décision, à certains corps de métiers sociale (caste, sexe, etc.)
les populations et les pouvoirs publics ne sont pas restés les bras croisés face à la pauvreté des masses rurales et urbaines. Un certain nombre d’actions et d’initiatives de développement ont été développées (quelques cas):
.Projet ASC Emploi
ce projet a vu le jour en 2000 sous l’égide du Ministère chargé de la Jeunesse. Il s’agit d’octroyer des crédits aux Associations Sportives et Culturelles qui désirent s’investir dans des activités génératrices de revenus. Dans la région de Tambacounda les ASC suivants ont pu bénéficier de ces crédits : ASC Avenir, ASC Espoir,  l’ASC Salikénié (4 Millions CFA) et de l’ASC Deggo (5 Milions) pour le département de Tambacounda ; Lawol Tamba ( 4 Millions) et Jaka (5 Millions) pour le Département de Kédougou ;ASC Sanda, Asc Tiabou dans la commune de Bakel et deux autres ASC dans le Goudiry pour une valeur de 5.5 Millions.
ces ASC s’investissent dans diverses activités de services, de commerce, de gestion de l’environnement et du cadre de vie, de transformation de produits forestiers, d’élevage, d’agriculture, de maraîchage, etc.
 PROMER (le Projet de Promotion Micro Entreprises Rurales)
Cibles : Populations rurales les plus pauvres avec un accent  particulier aux jeunes ruraux et aux femmes.
objectifs généraux:
Améliorer les revenus des familles rurales pauvres par la création de nouveaux emplois rémunérateurs et durables;
Accroître la production de biens et de services de qualité pour le développement économique des zones rurales à travers la valorisation des productions et des ressources locales ;
Allonger la période du travail productif annuel au-delà de la période des travaux agricoles ;
Atténuer l’exode rural grâce aux opportunités de travail  offertes aux jeunes dans les villages
durée :  6 ans : mars 1997-mars 2003 et Coût du projet : 10.94 millions de dollars us
financement du projet : FIDA 67%, Bénéficiaires : 12.1%, Crédit Mutuel du Sénégal :10.6%, Gouvernement du Sénégal 10.3%
principales réalisations :
41 Communautés Rurales et 17 Arrondissements touchés ;
301 comptes ouverts et 19819935 F CFA d’épargne collectée;
190 dossiers financés dont 45.26% pour les femmes et 26% pour les jeunes ;
30379832 F CFA de prêts accordés dont 37.7% pour les femmes et 30.8 % pour les jeunes;
431 PIE formés dans les domaines très variés (comptabilité/gestion, savonnerie, forge, embouche, micro pâtisserie, transformation des fruits et légumes, aviculture, teinture, coiffure, restauration, etc. dont 78% de femmes et  39% de jeunes;
706 emplois crées ou consolidées;
Amélioration du rendement énergétique des fours artisanaux;
Appuis organisationnels et commerciaux, à des groupements de femmes productrices de karité, Nététou, huile de palme et savon.
 Initiative locale de lutte contre la pauvreté dans la commune de Tambacounda
titre : Association LA LUMIERE
Zone d’intervention : Région de Tambacounda
objectifs
Contribuer au développement harmonieux et économique des  populations;
Appuyer toute initiative de base à caractère communautaire liée à l’auto emploi des jeunes et des femmes;
Développer l’esprit d’entreprendre solidairement en milieu défavorisé;
Assistance à l’enfance déshéritée et en danger;
Lutter contre la mendicité infantile et les pires formes de travail des enfants;
Promouvoir les droits de l’enfant et de la femme;
Promouvoir la santé communautaire surtout en milieu défavorisé;
Lutter contre toute forme d’exclusion sociale;
Développer les activités de reboisement et toutes autres actions susceptibles de
prévenir la dégradation de l’environnement.
bénéficiaires/cibles
les enfants, les femmes, les handicapés, les jeunes, les paysans, les artisans.
Mode d’intervention
Volontariat, approche participative, IEC, formation pour l’auto emploi, prestation de service, études de projets, suivi et évaluation.
Projets en cours
Garderie d’enfants communautaire, centre d’enseignement technique féminin, cours de renforcement pédagogique, recensement, encadrement et reconversion, restauration du cœur pour les mendiants, sensibilisation sur la santé de la reproduction et les MST- sida, sensibilisation sur le civisme, les droits de l’homme et de l’enfant
. Une expérience en matière de lutte contre la pauvreté :Le Fonds de Développement Local de Kédougou (FDL)
Le Fonds de développement Local (FDL) dans la région de Tambacounda est un programme financé par le PNUD et le Fonds d’Equipement des Nations Unies (FENU). Il constitue une expérience pilote de lutte contre la pauvreté. Le programme qui intervient dans 14 collectivités locales des départements de Kédougou et de Tambacounda travaille essentiellement sur quatre axes : la planification, la réalisation d’investissements prioritaires, l’appui aux organisations de base, le renforcement des capacités. La planification qui est à la base des programmes d’action a permis la reformulation de treize Plans de développement Local (PDL) et du plan d’investissement Communal (PIC) de la commune de Kédougou qui sont des instruments essentiels de développement pour les six années à venir. Près de deux ans après son lancement, le FDL a à son actif les activités suivantes :
a)Au niveau des infrastructures et des équipements :
réhabilitation de la place Léopold Sédar Senghor de la commune de Kédougou ;
extension et réhabilitation du réseau d’éclairage public de la commune ;
 construction d’un terrain de sport multifonctionnel dans la commune ;
construction et équipement de 13 maisons communautaires ;
construction de 16 puits neufs ;
extension de 2350 mètres de réseau d’adduction d’eau ;
construction de 3 maternités rurales ;
construction de 8 cases de santé ;
réhabilitation de 2 salles de classe
Projets en faveur des organisations communautaires de base :
projet de maraîchage ;
projet d’aviculture ;
projet d’installation de moulins à mil ;
Au niveau de la formation :
formation de 225 élus locaux sur les thèmes relatifs à la planification, au budget, aux compétences transférées, au contrôle de la légalité ;
formation de 21 matrones
formation de 10 auxiliaires de santé communautaire ;
formation de 17 vétérinaires ;
formation de 18 pépiniéristes.
 LE CIBLAGE DES GROUPES VULNERABLES
Les groupes vulnérables concernent :
les femmes
Les femmes veuves sans soutien et sans ressources
Les femmes divorcées sans soutien et sans ressources
Les femmes handicapées sans soutien et sans ressources
Les prostituées
Les femmes analphabètes et illettrées sans ressource
Les filles mères sans soutien et sans ressources
Les femmes chômeuses sans emploi et sans qualification
Ces femmes  n’ont pas de véritables revenus. Les ressources financières dont elles disposent sont  faibles, irrégulières. Ces femmes s’investissent d’habitude dans des travaux champêtres et dans des travaux domestiques pénibles. Elles sont exposées aux maladies (prostituées), marginalisées et parfois violentées. Elles ont aussi des difficultés de trouver un emploi stable et bien rémunéré.
Les enfants
les enfants handicapés sans soutien
Les enfants de la rue
Les jeunes mendiants et/ou les talibés
Les Orphelins sans soutien
Les enfants issus de familles pauvres ou disloquées
Ces enfants vivent dans des conditions assez dégradantes caractérisées par un cadre de vie mal assaini et vulnérables aux maladies et n’ont aucun soutien pour leur prise en charge.
Les personnes du troisième âge
Les retraités à faible revenu
Les chefs de ménage  sans revenus et sans ressources
Les retraités chef de famille sans soutien et sans ressources
Les veuves et veufs âgées sans soutien et sans ressources
Les mendiants âgées.
Ces personnes du 3ème âge sont caractérisées par :
L’insuffisance de la pension entraînant la diminution du pouvoir d’achat
 Un niveau d’endettement parfois  important
 La vulnérabilité  à la maladie et un état de santé précaire
 Des difficultés à survenir aux besoins de la famille élargie (alimentation, santé, etc)
 Des difficultés à prendre en charge les soins médicaux
 Des difficultés de mobilisation de l’épargne et à accéder au crédit
Par ailleurs, ces personnes entretiennent une famille nombreuse et vivent dans des conditions à la fois difficiles et précaires.
PROGRAMMES
REUSSITES
LIMITES
Programme des Ceintures laitières
Augmentation du revenu des éleveurs,
Production de fumier,
 Amélioration de l’alimentation des   populations et des ménages.
Cherté de la graine de coton,
Difficultés de commercialisation  surtout en hivernage.
Filière banane
Augmentation du revenu des producteurs,
Amélioration de l’alimentation des   populations et des ménages de la région.
Coût élevé du transport,
Problèmes de conservation,
Concurrence avec les pays limitrophes.
Partenariat URCAT/CNIA
carreaux usine)
 Ristournes,
 Responsabilisation de producteurs.
 financement  et évacuation,
Vétusté du matériel de collecte.
Partenariat Cadre Locaux de Concertation des Organisations Paysannes (CLCOP) et le Programme de Services  Agricole/PSAOP
Création de cadre de concertation dans
les Communautés Rurales,
Renforcement des capacités des   producteurs.
Attentéisme des populations,
Démultiplication de l’information.
Programme MECADR/T entre SODEFITEX, WINROCK, DYNA ENTREPRISES et les acteurs) Facilités d’épargne et de crédit
Capacité d’autofinancement faible,
Concurrence avec les autres mutuelles.
Projet de Promotion des Micro Entreprises Rurales (PROMER)
Augmentation des revenus en milieu rural,
Promotion des micro entreprises rurales.
Accès difficile aux crédits,
Taux d’interét élevé.
Projet de Gestion Communautaire des Ressources Naturelles (PGCRN)
 Gestion des ressources naturelles,
 Participation et implication des populations,
 Promotion de la bonne gouvernance.
 Projet financé à distance,
 financement faible,
 Manque de suivi au niveau régional et  départemental.
Programme National d’Infrastructures Rurales (PNIR)
 Mise en place d’infrastructures (routes,
 écoles, dispensaires, puits, forages,etc.)
 Non extension dans les Communautés
 Rurales.
Programme micro jardin de la FAO
Augmentation des revenus des producteurs
 Auto suffisance alimentaire et amélioration
de l’alimentation des populations.
 Difficultés de conservation
 Faiblesse de la production.
Partenariat SODEFITEX, CIVD
PROGED
Augmentation des revenus des producteurs,
Amélioration de l’alimentation.
Taux de mortalité élevé.
Manque d’équipements (couveuse),
Chaleur.
Partenariat GADEC/UNICEF
Disponibilité de l’eau potable pour les
populations et le cheptel,
Erradication des maladies liées à l’eau.
Présence du socle,
Enclavement,
Coût élevé des ouvrages.
Projet d’Appui aux Groupements de Promotion Féminin (PAGF)
Création de case foyer,
Création de garderie d’enfants,
Caisse d’épargne et de crédit.
Insuffisance du financement,
Manque de suivi, Attentéisme,
Difficultés de remboursements des crédits.
Partenariat SODEFITEX, CNCAS, URCAT
Renforcement et renouvellement de
 l’équipement agricole.
Taux de remboursements faible,
Faible extension du programme.
Programme de communication CNCR/SODEFITEX/ADM
Création de radios rurales,
Mise en place journal en langues locales le «Kaaburu».
Augmenter les zones de couverture des  radios,
Extension limitée.
V. ORIENTATIONS STRATEGIQUES
Des domaines prioritaires d’intervention ont été identifiés et concernent les secteurs de :
l’agriculture,
la santé,
l’éducation et la formation
l’accès à l’eau Potable (AEP),
le désenclavement de la région,
la sécurité alimentaire,
la mise en valeur rationnelle et la préservation des ressources forestières,
la mise en valeur des ressources minières.
L’objectif ultime de ces axes prioritaires d’intervention est la création de richesse et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Creation de richesse passera par :
L’implantation de caisses et de mutuelles d’épargne et de crédit et leur accessibilité aux femmes, aux jeunes, aux OP, aux OCB et aux populations vulnérables porteurs de projets;
La création d’infrastructures économiques modernes;
Le désenclavement de la région par la construction de routes et de pistes  de production;
Le renforcement des capacités (institutionnelles, financières, organisationnelles et  techniques) des OCB et des OP;
La baisse des taux d’intérêt et des agios des banques et autres structures de  financement;
L’exploitation des potentialités naturelles de la région (ressources  minières  et forestières) par la création d’unités de transformation des produits;
La promotion d’activités génératrices de revenus;
La mise en place d’activités structurantes (usine, complexe industriel de grande envergure) qui nécessite des investissements lourds.
VI - OBJECTIFS PRIORITAIRES ET RESULTATS ATTENDUS
Les axes prioritaires de développement concernent :
Le développement des productions agricoles
2.  Le développement du secteur de la santé
. Le développement du secteur de l’éducation et de la formation
4.  Un  meilleur accès à l’eau Potable
5. Le désenclavement de la région
6. La sécurité alimentaire
7. Mise en valeur rationnelle et la préservation des ressources forestières
Axe prioritaire n°1: Développement des productions agricoles
Constat
Objectifs
Stratégies
Agriculture de subsistance caractérisée par la faiblesse  des  productions agricoles
 Intensification production agricole
Amélioration des méthodes culturales
Facilités dans l’octroi de crédit au monde rural paysan
Intensification et diversification des productions
Diminution des prix des intrants et du matériel agricole
Allocation de subvention au secteur de  l’agriculture
Renforcement de l’encadrement du monde rural
Poursuite des opérations d’insémination
Suivi médical régulier du cheptel
Disponibilité de l’eau en permanence pour le bétail
Diminution des taxes sur le bétail
Lutte contre le vol de bétail
Axe prioritaire n°2:  Développement du secteur de la santé
Constat
Objectifs
 Stratégies
Détérioration des conditions sanitaires des populations aussi bien   dans les zones rurales que dans les zones urbaines
 Amélioration conditions sanitaires populations
 Création et/ou renforcement des infrastructures sanitaires
 renforcement en zone rurale de postes de santé, maternités rurales et case de santé
recrutement et la mise en place de personnels qualifiés
équipement et la dotation en médicaments des infrastructures sanitaires
axe prioritaire n°3:  Développement du secteur de l’éducation et de la formation
Constat
 Objectifs
 Stratégies
Taux d’analphabétisme élevé
Élévation taux scolarisation
Création et/ou renforcement des infrastructures scolaires et de formation
sensibilisation des parents
création de nouvelles écoles
renforcement de la scolarisation des filles
généralisation des cantines scolaires
augmentation et renforcement des infrastructures scolaires
équipement  et renforcement du personnel enseignant
création de centres de formation professionnel dans les domaines de l’agriculture, de la foresterie, de l’élevage, de l’artisanat, du tourisme et  de  l’hôtellerie.
Axe prioritaire n°4 : Faciliter l’Accès à l’Eau Potable (AEP)
Constat
 Objectifs
 Stratégies (Construire et réhabiliter)
Difficultés d’accès à l’eau potable aussi bien pour les hommes que pour le cheptel
Assurer bonne alimentation en eau et améliorer conditions  d’hygiène
 Actions
 Création de bassin de rétention
 Renforcement de la politique des branchements sociaux
Généralisation des branchements collectifs
Réhabilitation et fonçage des puits  en milieu rural
Implantation rationnelle  de forages et leur entretien
Renforcement des capacités d’actions des membres des comités de gestion des forages
Axe prioritaire n° 5: désenclavement de la région
Constat
 Objectifs
 Stratégies (Construire et réhabiliter)
 Enclavement et difficultés d’accès à certaines localités de la région
 Réhabilitation et création de route et de nouvelles pistes de production
 Réhabiliter
l’axe routier Koumpentoum/Tambacounda routes
 les pistes de  production selon les axes suivants :
. Banisrael/Dougé
 Sinthiou Malem/Ndoga Babacar
Kédougou/Dindi/Bandafassi
Kédougou/Fongolimbi/Dimboli
Kédougou/Salémata
Kédougou/Saraya/Medinabaffé
Netteboulou/Missirah
 Koussanar/Makaa
 Koussanar/Dawadi, etc.
Axe prioritaire n°6 : La sécurité alimentaire
Constat
Objectifs
Stratégies (Construire et réhabiliter)
Objectif d'autosuffisance et de sécurité  alimentaire loin d'être atteint
 Assurer une bonne alimentation pour les populations et les ménages
 La restauration de la qualité des sols
recherche agricole par la mise en place de  variétés  adaptées aux conditions agroécologiques et  à haut rendement
La mise en place de banques céréalières
La régulation des prix céréaliers
L’accès aux matériels agricoles (SODEFITEX, PMIA)
La promotion de l’apiculture et de la pisciculture et la riziculture
Lutte contre les feux de brousse et les attaques acridiennes
La valorisation des produits forestiers
L’intensification des productions animales (lait, viande)
Le développement du maraîchage
Axe prioritaire n°7 : Mise en valeur rationnelle et la préservation des ressources forestières
Constat
 Objectifs
 Stratégies (Construire et réhabiliter)
Exploitation anarchique des produits forestiers et dégradation des ressources
forestières
Exploitation rationnelle et durable ressources forestières
La sensibilisation des populations sur la gestion durable
L’implication des populations dans la gestion des ressources
La mise en place d’unités d’exploitation et de transformation des produits
Le renforcement des capacités des producteurs (Formation aux techniques d’exploitation et de transformation des produits)
La recherche de débouchés pour les produits transformés
La mise en place de programmes, de projets et de plans de gestion intégrée des ressources naturelles 
La création de pistes de production
Les autres domaines prioritaires
développement du tourisme dans la région :
politique de promotion de la destination Tambacounda.
Construction d’infrastructures touristiques (hôtels, campements, gîtes)
Information : augmenter la couverture médiatique des radios rurales, une plus grande  accessibilité aux quotidiens d’information, extension de la téléphonie et de l’électrification rurale, accès à Internet
L’accès aux services sociaux de base et amélioration du cadre de vie des populations
Accès à l’eau en qualité et en quantité pour les hommes et le bétail
Accès aux services sanitaires
Nutrition communautaire
Habitat et assainissement
Faciliter l’accès à l’appareillage des personnes handicapées
Mettre en place un fonds social pour la prise en charge des personnes       
vulnérables par exemple les handicapés dans l’acquisition de l’appareillage.
Mise en place d’infrastructures d’assainissement et  d’évacuation des eaux
Pluviales notamment au niveau des quartiers périphériques.
Plan d’a

bandu2 : menu_arrow.gif Article: kedougou - 18/10/2008 22:10

Les agriculteurs de la nouvelle région de Kédougou viennent de subir à nouveau un coup dur. Depuis la fête de l'Aid El Fitr (Korité) de fortes averses s'abattent sur la ville et les villages environnants. Ces pluies diluviennes ont fait sortir le fleuve Gambie une fois de plus de son lit, entraînant du coup d'innombrables pertes. Des dizaines de champs de maïs, de fonio, d'arachides, pour ne citer que ceux-là, sont submergés par les eaux. Les paysans, au bord du gouffre, sont complètement déboussolés car, selon eux, la galère commence déjà. Et pour ceux qui habitent derrière le fleuve, la construction d'un pont est devenue imminenteDe l'eau, nous en demandons en période d'hivernage. Mais quand il y en a de trop on en subit les conséquences comme c'est le cas à Kédougou à l'heure des moissons. « Dans un jardin pousse plus que le jardinier ne sème », nous apprend un proverbe. Mais cette année récolter sera très difficile pour les paysans, parce qu'ils viennent d'être frappés de plein fouet par les eaux de pluiequi se sont déversées sur Kédougou depuis la fête de la Korité et quatre jour durant. Ne pouvant plus tout contenir, le fleuve Gambie est sorti tout bonnement de son lit et a avalé tous les champs qui sont aux alentours. Aujourd'hui ne sachant plus à quel saint se vouer, les paysans se sont précipités dès qu'ils ont appris la nouvelle vers leurs champs tout en espérant sauver une partie des récoltes.
Sur les lieux, on constate que l'irréparable s'est déjà produit. Certains avaient un noeud dans la gorge et avaient du mal à s'exprimer, surpris par ce qu'ils venaient de voir. « Nous avons perdu la moitié des récoltes à cause du débordement des eaux du fleuve » dit Mbagnick Camara, trouvé en train d'enlever quelques épis de maïs. Et d'ajouter : « Nous sommes vraiment peinés parce que nous savons que c'est le début de la galère ».
Dans les champs jouxtant celui de Mbagnick Camara, le nommé Diop, un autre paysan était plus abattu. « Quand nous sommes venus, on n'en revenait pas. Car hier, on n'osait pas s'approcher à cause de l'eau » indique t-il. Selon lui, les pertes sont énormes en ce qui concerne les champs de maïs et d'arachides. « A cause de cette situation une famine précoce va s'installer à Kédougou ». Et de renchérir : « Nos enfants ont l'habitude de prendre une bonne bouillie de maïs le matin, je vous jure qu'on ne pourra rien garder dans les greniers ». Plus d'un kilomètre plus loin, c'est le même scénario. Des pères de famille scrutaient avec inquiétude et impuissance la manière dont le fleuve Gambie a avalé tout ce qu'ils comptaient récolter pour se nourrir. Les champs avalés ne sont pas le seul souci. Si l'on sait qu'on retrouve derrière le fleuve des habitants et tout ce qu'ils possède comme patrimoine.
Les sapeurs à la rescousse pour la traversée .Nul ne doute que ce qui fait le charme de la région de Kédougou, c'est son important paysage et le fleuve qui le ceinture. Des villages comme Bakho, Dialaya, Roundé Bara, Pelloum, l'arrondissement de Fongolimbi et les villages et communautés rurales qui le composent sont derrière ce fleuve. Ces populations viennent quotidiennement dans la commune de Kédougou pour écouler leurs produits et acheter de quoi amener à la famille. Un bac de fortune relié par des câbles assurait la traversée des riverains. Aujourd'hui, vu l'importance des eaux, il est impossible d'utiliser le bac qui est vieux de plus de quarante hivernages. Pour secourir les populations riveraines, le lieutenant de la caserne des sapeurs pompiers Bassirou Diouf a dépêché une équipe d'une dizaine d' hommes dont deux maîtres plongeurs. Ils disposent d'une pirogue et des pagayeurs pour assurer la traversée. « Lors de la première inondation, les autorités du département nous disaient de ne pas traverser. Or nous ne pouvons pas laisser nos troupeaux attachés toute une journée et nos familles qui nous attendent », clamait Karim Samoura. Selon les riverains, il urge aujourd'hui que les pouvoirs publics leur construisent des ponts pour desservir Fongolimbi et les villages longent le fleuve

bandu2 : menu_arrow.gif Article: le Mariage chez les soninkes - 14/10/2008 21:48

le Mariage chez les soninkes

les sonunkes

La procédure de mariage est différente selon qu'il s'agit d'une jeune fille ou d'une femme déjà mariée et divorcée (seconde noce ou plus). Les étapes essentielles du mariage soninké au Gajaga nous sont racontées ici par Samané Sy né à Bakel en 1893 et décédé à Bakel à 93 ans en Août 1985.

"Dans notre société d'autrefois, ne pouvaient se marier entre eux que, ceux qui le devaient..."

Auteur : Yaya SY ( Anthropologue, Professeur d'Histoire ),

D'après un récit intégral de Samané SY, juillet, 1976

C'est ainsi que les tunkalemmu (régnants) se mariaient entre eux, les marabouts entre eux, les esclaves entre eux, les niaxamalani (artisans ou castes professionnelles de griots, de cordonniers, de forgerons, de teguedimani, de geseru ) entre eux. Quant aux marabouts, ils pouvaient épouser les femmes des régnants (tunkalemmu ) mais la réciproque n'était pas possible [1]. Les esclaves, appartenant aux tunkalemmu ou aux marabouts, se marient entre eux. Les esclaves d'esclaves se marient entre eux. En ce qui concerne les niaxamalani, les forgerons se marient entre eux, les griots entre eux [2] et les cordonniers de même .

Si un jeune homme voit une jeune fille qui lui plaît, il va voir son propre père pour lui dire que la fille d'un tel ou d'une telle lui plaît. Si le postulant est d'origine esclave, on envoie un émissaire tunkalemme, marabout ou casté aux "pères" de la fille (tous les frères et soeurs du père). Après l'entrevue avec les "pères" de la fille, ceux-ci l'envoient chez les "mères" de la fille (la mère et ses frères et soeurs). Ainsi, "pères" et "mères "se consultent pour décider de donner ou non la main de leur fille.

Le jour de la prise du tamma (franc symbolique équivalant à une promesse de mariage ou plutôt de fiançailles), les parents de la fille et du garçon se rencontrent à la mosquée ou à tout autre endroit approprié pour sceller les fiançailles (i na tamma laga ).

Après la prise (ou l'acceptation du tamma ), à chaque mois lunaire le fiancé donne quelque chose aux parents de la fille en guise de contribution à la nourriture de sa fiancée ( nafakha ).

A l'occasion de chaque fête de korité (Aïd el fitr ou la fête d'après le jeûne) ou de tabaski ( Aïd el-kébir ou fête du mouton) le fiancé doit envoyer de la viande à ses beaux parents, s'il en a les moyens ; en plus de ces dons obligatoires, il peut leur octroyer de la viande et du poisson dès qu'il en a l'occasion, cela jusqu'au mariage.

Quand le moment du mariage sera jugé opportun par le fiancé et sa famille, ils envoient immédiatement un émissaire voir les " pères" de la fille qui, sans tarder, l'envoient chez ses "mères" [3] . Ce sont donc les "mères" qui fixent la date du mariage. On se rencontre après leur consentement pour conclure le futtu (accord définitif de mariage).

Le jour du mariage est fixé en règle générale un jeudi soir (en soninké la nuit du vendredi), c'est-à-dire que la fiancée rejoint la maison conjugale dans la nuit du jeudi au vendredi. Pendant la journée du jeudi, le fiancé reste chez lui dans le Karikompé (sa chambre d'isolement prénuptiale dans la maison paternelle) avec tous les jeunes gens de sa classe d'âge et la fille reste de son côté dans le Karikompé (une chambre quelconque de sa maison paternelle) avec toutes les filles de son groupe d'âge.

L'homme, en la circonstance, peut inviter sa classe d'âge pour trois jours de festin, voire une semaine selon ses possibilités.

Une fois les festivités passées, les hommes du groupe d'âge expriment leurs voeux de bonheur, de prospérité de longévité aux mariés... avant de se séparer.

La fille aussi (ou femme) invite sa classe d'âge, mais seulement pendant la journée du jeudi ; elles passent la journée à festoyer et à chanter le lelewa (chants préparatoires à la nuptialité).

Le jeudi soir vers vingt-et-une heures, la fille est "lavée" [4] dans la maison paternelle par les femmes du village, qui l'accompagneront à la maison conjugale à l'exception de ses très proches parentes [5]. Le mariage est consommé dans la nuit même.

Après le mariage, les filles (ou femmes) du groupe d'âge viennent chanter pour la mariée en fin d'après-midi, une façon à elles de lui tenir compagnie, mais en même temps de lui dire "bon après-midi" (de la saluer).

On notera que le marié est conseillé par un homme appelé khoussoumanta-yougo (conseiller matrimonial homme) et la mariée par une femme appelée khoussoumanta-yakharé (idem femme). Si le, ou la mariée est esclave ou , c'est "leur" noble (homme libre : marabout ou régnant) qui jouera ce rôle ; si le, ou la mariée est un homme libre (hoore), ce sera son, ou sa niaxamala ou esclave qui lui servira de conseiller ou conseillère.

Après une semaine de mariage, toutes les femmes du village sont invitées chez les mariés pour présenter les cadeaux offerts à la mariée par son mari et les deux familles surtout les "mères" de la fille.

Le niaxamala lié à la famille appelé laada-niaxamala (ou niaxamala traditionnel) va présenter le Grand Panier de cadeaux appelé : Kanda-Jaare, il videra son contenu, en présentant à la foule des femmes tous les bijoux en or et en argent, il comptera ensuite les calebasses, les savons, les pagnes, etc... A la fin de la cérémonie, on lui donnera sa part et les festivités seront terminées.

Quand un esclave se marie, nobles et niaxamalani accourent pour recevoir des cadeaux, de même, quand c'est le noble qui se marie, esclaves et niaxamalani se précipitent vers sa demeure pour recevoir ce qui leur est dû, il en va de même quand un niaxamala se marie, il reçoit tous les nobles et tous les esclaves du village chez lui, et leur fait des cadeaux.

Nous noterons le caractère synthétique de ce texte qui retrace les lignes directrices des processus et procédures devant conduire à la fondation d'un foyer conjugal ou cellule familiale au sein du ka par deux jeunes gens. Différents aspects ne sont pas détaillés comme la participation des "mères" de la fille, qui investissent en cadeaux pour la future mariée plus que la part de dot qui leur a été impartie. Lors des festivités, les pères (de la fille et du garçon) peuvent abattre chacun de son coté un mouton, un boeuf ou un bouc selon leurs possibilités pour soutenir les mariés. On peut citer aussi les habits de mariés offerts par la mère de la fille à son gendre. L'auteur ne donne pas le détail des habits de cérémonie de la fille la nuit du mariage, ni des objets qu'elle tient dans ses mains (bambania et dexumme ) ou que les accompagnatrices emmènent avec elles ; il ne mentionne pas non plus le dernier conseil du père de la fille juste avant de quitter la maison paternelle... Faute de le lui avoir demandé, il ne nous pas expliqué le contenu et le sens des paroles des chansons chantées par les filles du groupe d'âge qui viennent saluer la mariée tous les après-midi, ni celles que chantent les femmes dans les différentes cérémonies (accompagnement de la mariée par exemple), ni des danses organisées au niveau de l'ensemble du village dans la semaine du mariage.

Ce qu'on peut ajouter c'est que la valeur du Tamma (ou franc symbolique) qui scelle les fiançailles, est différente de la dot (Yexu nabure ) à proprement parler qui s'élève parfois à des sommes importantes surtout depuis que l'émigration vers la France a impulsé l'inflation des prix de la dot dans les régions soninkées.

Quant au Futtu, c'est la cérémonie qui scelle le mariage et qui a lieu en général le jeudi du mariage (la fille arrive toujours chez son mari dans la nuit du jeudi au vendredi).

D'après Dramane Wossoba Diarra : "A Bakel selon le cas on réclamait au fiancé le mirankafe (somme mensuelle pour le tissage des habits de sa fiancée) le xeme jonko (prix de la soude nécessaire au savon ou prix du savon) ou le sallimaxafo (ou prix de la viande des trois grandes fêtes musulmanes).

Le jeudi du mariage on amasse les dons des "soeurs" (jurugalle ) du futur époux (soeurs et cousines paternelles) qui doivent organiser les festivités et faire des dons aux femmes des autres groupes sociaux de la ville "accourus" pour profiter de la générosité ambiante..."

Cependant, ce sont ces deux groupes non concernés par la fête (si le marié est d'origine esclave, ce sont ses anciens maîtres et leurs niaxamalani qui travaillent) et en particulier les laadalemmo de la famille de l'époux qui font la cuisine et remplissent tous les canaris et gourdes de la maison, de même que tous les autres travaux ménagers pendant toute la semaine des festivités. Ainsi, si les soeurs du marié (qui doivent donner des cadeaux aux invités) appartiennent au groupe esclave, elles donneront de l'argent et les autres cadeaux aux nobles et aux niaxamalani, si elles sont nobles, elles feront leurs offrandes aux deux autres groupes (esclaves et niaxamalani)".

Comme l'ont fait remarquer Samané Sy et Dramane Wossoba, à Bakel même les niaxamalani sont tenus de faire des dons aux autres groupes lors du mariage d'un membre de leur groupe ; ils sont tenus par cette pratique qui est une des rares règles de réciprocité absolue en dons et contre dons...

Dramane Wossoba nous a expliqué que par ailleurs les "soeurs" de la mariée peuvent aussi organiser de leur coté des danses et des festivités, mais elles ne sont pas tenues aux dons contraignants de la tradition. Elles peuvent d'ailleurs organiser des festivités avec les soeurs de l'époux.

Pour terminer, ajoutons que les conseillers matrimoniaux (ou xussumantani ) n'assistent les mariés que durant la première semaine de mariage, d'aucuns disent durant les trois premiers jours. La femme mariée peut rester de six à huit mois dans la chambre nuptiale où on lui sert tout, ce n'est qu'après, qu'elle prendra son "service ménager" (a ni moome ghutu).

 

bandu2 : menu_arrow.gif Article: Histoire les Mandingues - 14/10/2008 21:41

Histoire les Mandingues

les Mandingues

Tiramaghan Traoré, général de Soundjata, vainqueur de Djolofing Mansa, roi du Djolof et fondateur du Kaabu (XIIIe siècle) et de l'autre Djanké Walli, dernier roi du Kaabu connu par sa résistance opiniâtre à l'invasion peule et par sa fin tragique dans la forteresse de Kansala en 1867. Entre ces deux personnages que séparent six siècles, la Tradition orale procède à un enjambement qui déconcerte l'historien. A notre connaissance, peu de traditionnistes peuvent faire mention d'autres souverains que les deux personnages dont il a été question.

Les origines

Ce sont les Traditions orales mandingues qui retracent la genèse du Kaabu. Elles sont toutes d'accord pour faire venir du Tilibo (l'Est) les fondateurs du royaume ; toutes donnent Tiramaghan Traoré comme conquérant et fondateur du Kaabu ; cependant si les traditions du Manding (Mali) font état de l'expédition de Tiramaghan envoyé par Soundjata pour combattre Djolofing Mansa (Roi du Djolof), elles n'entrent point dans le détail des conquêtes du général Mandinga. Les sources locales de Sénégambie par contre donnent une profusion d'informations sur les pérégrinations du Tiramaghan dans le domaine qu'il ouvre à l'expansion mandingue.

Quelle est l'origine du Kaabu (Voici l'origine légendaire la plus répandue en Casamance et en Guinée-Bissau :

Selon la version donnée par Bouli Kalsa de Gabou-ville, identique à celle fournie par le manuscrit de Bijiin [1], une princesse mandingue du nom de Tenemba, à la suite d'une querelle de famille, se serait enfuie du Mandé pour venir s'enfermer dans une grotte au Kaabu. Sa présence fut signalée au roi du Kaabu, Manforong. Celui-ci réussit à la capturer. Il l'enferma dans une maison sans porte ; elle n'avait contact avec personne.

« Un jour, de la maison où était enfermée Tenemba, on entendit des vagissements de bébé ; on courut dire au roi que la captive n'était plus seule dans sa maison ; le roi arriva sur les lieux. Il donna ordre de casser les murs, car il n'y avait pas de porte ; on fit donc une ouverture dans le mur ; alors le roi et les gens de la cour virent Tenemba assise, en train de donner à téter à trois nouveaux-nés. C'étaient trois filles. Cette chose était vraiment étonnante et la nouvelle de la naissance miraculeuse des filles de Tenemba se répandit dans le pays. De tous les côtés, les gens vinrent pour saluer la mère et voir ses filles.

« Le roi après cela épousa Tenemba et il devint le père des filles de l'étrangère. L'aînée porta le nom de Balaba, la deuxième Oufoula et la plus jeune Kani. Quand les filles du roi furent grandes, on les donna en mariage : le roi de Pathiana demanda la main de Balaba ; il vint à la cour de Manforong avec ses hommes et épousa Balaba et rentra avec elle au Pathiana. Peu de temps après, le roi de Djimara vint aussi avec une suite nombreuse chez Manforong et demanda la main de Oufoula ; Manforong la lui accorda ; ils se marièrent et le roi de Djimara rentra chez lui avec son épouse. Les gens de Sama et leur roi vinrent chez Manforong demander la main de Kani ; Manforong la leur accorda et le roi de Sama épousa Kani, puis rentra avec elle dans son royaume.

« Après le mariage des trois filles, un jour Tenemba vint s'asseoir à côté de Manforong et lui dit :« Roi, garde-moi ce bracelet c'est l'unique objet que j'ai pu garder en souvenir de mon pays. J'y tiens beaucoup, garde-le moi ». Et elle remit le bracelet à Manforong ; celui-ci garda le bracelet pour Tenemba. Mais quelque temps après, le roi devint aveugle ; Tenemba découvrit, à force de chercher, la cachette du bracelet ; elle reprit le bracelet et le cacha ailleurs puis elle vint s'asseoir près du roi et dit :

« Je viens te réclamer mon bracelet, j'ai envie de le revoir, aujourd'hui, j'ai la nostalgie de mon pays ». Elle pleura. Maforong chercha le bracelet et ne le trouva pas. Et Tenemba pleura de plus belle. Alors Manforong, pour prix du bracelet perdu ; donna à sa femme la province de Propana où se trouvait Kansala, la capitale. Tenemba légua, en héritage à ses filles, la province de Propana. Chacune d'elles était devenue une reine puissante et riche ; leurs descendances eurent le même droit face au trône du Kaabu. Seuls les descendants des trois filles de Tenemba eurent le droit de monter sur le trône du Kaabu. Ils constituaient les Niantio ou nobles. Ils ont pour nom, Sané ou Mané. On choisissait comme roi le plus âgé des clans, Sané et Mané de Sama, de Djimara et de Pathiana, à tour de rôle.

Une fois choisi, le prince devait venir s'établir à Kansala, capitale du Propana qui devint la capitale du Kaabu » [2].

Les traditions disent que les Sané et Mané sont les descendants de Tiramaghan sans que l'on voie comment. Quel lien entre Tiramaghan et Tenemba, princesse qui est à l'origine de la royauté des princes des trois provinces citées ? Quel rapport entre Tiramaghan et Manforong, roi qui épousa Tenemba ? Voici des questions auxquelles la tradition ne nous aide pas à répondre.

Les Mandingues de Tiramaghan étaient-ils nombreux, la migration mandingue vers l'Ouest commença-t-elle avec le général de Soundjata ou bien existait-il déjà des Mandingues en Sénégambie ? L'épisode de Djolofing Mansa inciterait à penser que le Mandé entretenait des rapports avec la Sénégambie avant Soundjata, de plus aucune barrière ne sépare véritablement la savane sénégalaise des pays mandingues de l'Est, du Bambouk, du Khaso, on gagne facilement le Kayor et la Sénégambie. Il y a de fortes chances que les « dioula » et les « marabouts » aient ouvert très tôt des pistes à travers la Sénégambie, riche, traversée par des cours d'eau navigables (la Gambie). Pour être éclairé sur le problème de l'arrivée des mandingues en Sénégambie, il faut sortir du cadre du Kaabu pour interroger les traditions des royaumes mandingues voisins tel que le Uli, le Kantor et le Niani ; il y a lieu aussi d'évaluer les traditions des peuples non mandingues considérés comme autochtones tels que les Baïnouks ou les Balantes. Il est vrai que leurs traditions sont loin d'offrir une trame serrée comme celles des Peuls ou des Mandingues.

La Sénégambie et le Kaabu sont appelés « Tiramaghan banko » ou pays de Tiramaghan ; il serait intéressant de délimiter avec précision - si c'est possible - les terres qui se réclament du conquérant mandingue [3]. Encore une fois, comme l'a signalé Mamadou Mané, le problème demeure de savoir pourquoi on ne retrouve pas au Kaabu les noms claniques classiques des Malinkés, Keïta, Traoré, Condé, Doumbouya, etc. [4]. Un autre problème c'est le fait que dans le Kaabu, contrairement à ce qui se passe au Mandé, le matriarcat est de règle. Est noble ou Niantio celui dont la mère est Sané ou Mané des trois provinces citées.

Ainsi les origines du Kaabu posent encore beaucoup de problèmes. Il faudra une étude plus systématique des traditions culturelles et des traditions orales pour saisir les rapports entre les composantes de la population