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bandu2 : menu_arrow.gif Article: l'or de sabadola - 10/10/2008 21:24

l'or de sabadola

Un gisement d'or enterré sous une étendue de brousse vaste et aride traverse certains des pays les plus pauvres au monde. Là où le minerai est riche, les mines industrielles l'exploitent. Là où il ne l'est pas, ce sont les pauvres qui passent la terre au crible. Parmi ces mineurs misérables se trouvent plusieurs milliers d'enfants. Ils travaillent de longues heures à des travaux souvent dangereux dans des centaines de mines primitives éparpillées dans la brousse ouest-africaine. Certains ont à peine quatre ans. Au cours d'une enquête qui s'est déroulée sur une année, l'Associated Press a visité six de ces mines dans des pays d'Afrique de l'ouest et interviewé plus de 150 enfants-mineurs. Les journalistes d'AP ont vu l'or extrait par les enfants acheté par les commerçants itinérants. Et, via des interviews et des documents des douanes, retracé le chemin du métal jaune sur 5.000 km, via la capitale du Mali jusqu'en Suisse, où il entre sur le marché mondial. La plupart des mines artisanales ne sont guère plus que des trous dans le sol, mais il en existe des milliers en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie. Réunies, elles produisent le cinquième de l'or dans le monde, selon les Nations unies. Et là où on trouve ces mines, on trouve aussi des enfants qui y travaillent, selon ces mêmes rapports de l'ONU et des experts. Si vous portez une bague en or, écrivez avec un stylo à plume en or, ou avez de l'or dans votre portefeuille d'investissements, il se peut que votre vie soit liée à ces enfants. L'un d'entre eux s'appelle Saliou Diallo. Il a 12 ans et mesure moins d'1,20 mètre.

 

 

Saliou et ses amis, Hassane Diallo, 12 ans (pas de la même famille), et Momodou Ba, 13 ans, ont quitté l'école il y a trois ans, lorsque le seul instituteur de leur village de Guinée est parti. Ils sont partis travailler dans les champs de leurs pères. L'année dernière, les cours de l'or ont atteint leur record depuis 26 ans, et un étranger a abordé les enfants. Ils racontent qu'il leur a proposé de les emmener dans un endroit de l'autre côté de la frontière, au Sénégal, leur disant que l'argent s'y cachait sous terre.Les prix élevés de l'or ces sept dernières années ont attiré un nombre croissants de pauvres, y compris des enfants, dans ces mines artisanales. L'agence pour le travail des Nations unies estime qu'il y a maintenant entre 100.000 et 250.000 enfants-mineurs rien qu'en Afrique de l'ouest. Le recruteur de Saliou et de ses amis leur a promis deux dollars par jour. Ce qui semblait beaucoup d'argent à des enfants qui n'en avaient pas du tout. Dans une région où les enfants de quatre ans transportent de l'eau et s'occupent des chèvres, on attend des garçons de l'âge de Saliou qu'ils gagnent de l'argent pour leur famille. Le Sénégal interdit les travaux dangereux aux moins de 18 ans, et le travail de la mine est l'un des plus dangereux. Mais les lois sont rarement appliquées. Saliou a fait ses bagages, a posé son ballot de vêtements sur sa tête et s'est éclipsé avant l'aube. Le recruteur a fait marcher les trois garçons pendant une semaine sur plus de 160 km. Les lanières de leurs sandales en plastique s'incrustaient dans leurs chevilles jusqu'à ce que leurs pieds gonflent. Les garçons ont entendu la mine avant de la voir, le bruit des marteaux transformant les cailloux en poussière. Les herbes hautes avaient été coupées. A leur place s'élevaient des centaines de huttes en forme de cône avec des toits d'herbe séchée. Tenkoto, autrefois une tête d'épingle dans le paysage, s'était transformé en village d'orpailleurs, hébergeant 10.000 personnes. C'est là que les journalistes d'AP ont rencontré les garçons, vivant dans ces huttes où ils dormaient coincés entre des adultes sur de simples matelas.Toutes les nuits avant de s'endormir, Saliou essaie de se souvenir d'un verset du Coran. Il ne sait pas ce que les mots signifient, mais on lui a dit qu'ils le protégeraient.

 

A dix kilomètres du village, des hommes et des adolescents, dont certains ont 14 ans, descendent dans des puits à 30 ou 50 mètres de profondeur. Les puits sont de la taille d'un homme. Les adolescents plus jeunes remontent les pierres avec une poulie. Le patron de Saliou achète des sacs de gravier à ces hommes. La terre a déjà été passée au crible, mais il reste en général quelques miettes de métal précieux. Les garçons comme Saliou et ses amis se relaient à différentes tâches pour récupérer ces miettes. Ils poussent des wagonnets de terre sur des chemins défoncés, concassent la terre avec des pilons de bois pendant des heures jusqu'à ce qu'elle soit aussi fine que de la farine. Ils la rincent dans une vaste tamis. Puis ils s'accroupissent près d'une bassine en plastique, versent du mercure dans leurs mains nues, et le frottent dans la boue comme une femme ferait la lessive sur des rochers. Le mercure attire l'or comme un aimant. Mais il attaque aussi le cerveau et peu provoquer des tremblements, des problèmes d'élocution, des maladies rénales, et rendre aveugle.

 

De la bassine de Saliou sort une bille argentée de la taille d'un M&M. Il la donne à son patron, qui relève ses lunettes de soleil pour l'examiner. Puis il la chauffe sur un feu de charbon pour que le mercure s'évapore, laissant derrière lui une particule d'or. Toucher le mercure est dangereux, mais respirer ses émanations est encore pire. Les enfants ne le savent pas. Ils se pressent pour regarder la minuscule pépite d'or alors que son enveloppe argentée s'évapore lentement. A l'heure du repas, Saliou se lave les mains dans une mare boueuse où les résidus de mercure ont été déversés. Il prend une poignée de riz à pleines mains avant de se lécher les doigts. Le soir, le patron de Saliou se faufile entre les huttes où des femmes font cuire du chou et allaitent des bébés en sueur. La paillette d'or que les enfants ont extraite de la boue est dans la poche de son jean. Un acheteur attend dans une échoppe obscure, ses balances posées sur une table en bois.

 

On distingue les acheteurs d'or des mineurs à leur vêtements propres et à leurs balances. Ils offrent tous le même prix pour un gramme d'or, environ 19 dollars. (L'or se mesure en onces, chaque once équivalant à 31 grammes). Ces acheteurs avancent de l'argent aux mineurs pour acheter les outils et les sacs de terre. En échange, ils ont priorité sur le métal extrait par les orpailleurs. Le patron de Saliou explique être fidèle à un marchand nommé Yacouba Doumbia, qui lui a donné son capital de départ. Doumbia dit qu'il lui faut plus d'un mois pour rassembler près d'un kilo d'or, qu'il cache cousu dans ses vêtements. L'or quitte le campement des orpailleurs à l'aube sur une moto. Il voyage quatre jours jusqu'à Bamako, capitale du Mali. Les convoyeurs expliquent que le voyage est dangereux. Certains portent des armes. Ils empruntent des routes secondaires, jamais la route principale. Les motos arrivent en ville depuis des centaines de mines situées sur les gisements aurifères. Et l'or se retrouve dans cinq bureaux installés près de la place centrale. Car les intermédiaires comme Doumbia sont quasiment tous affiliés à l'un des cinq "barons" qui tiennent le marché de l'or à Bamako: Fantamadi Traoré, Fabou Traoré, Sadou Diallo, Boubacar Camara et El Haj Moussa Diaby, dont les affaires sont désormais gérées par son fils, Fodé Diaby.

 

Doumbia a reçu ses fonds et sa moto de Fantamadi Traoré. Ils viennent du même village malien, c'est donc comme s'ils étaient de la même famille. Traoré a recruté plus de 70 acheteurs, la plupart de son village, qui ont investi Tenkoto. "Tout l'or qui quitte notre village est destiné à cet homme au Mali", déclare Bambo Cissokho, le chef de village de Tenkoto. Les acheteurs de Traoré viennent jusqu'à chez lui à Bamako et lui remettent l'or, enfermé comme des épices dans des sachets en plastique transparent. Le poids d'or, et le nom de l'acheteur sont marqués sur un Post-It. Puis l'or rassemblé est fondu dans un four extérieur et versé dans un moule pour former un lingot artisanal. Les journalistes d'AP ont pu observer les intermédiaires monter leurs Post-It à l'étage, dans le bureau de Traoré où des rideaux recouvrent les fenêtres, et où le quinquagénaire barbu mâche des noix de kola devant un écran de télévision sur lequel s'affichent les cours de l'or sur les marchés mondiaux. Les hommes de Traoré paient les intermédiaires en plongeant dans un coffre-fort rempli de francs CFA et de dollars américains. Le prix de l'or de Tenkoto est de 22,4 dollars le gramme, soit 3,4 dollars de plus que ce que les intermédiaires l'achètent aux mineurs. Un courtier faisant une livraison classique d'un kilo touche donc 22.400 dollars, dont 3.400 de bénéfices. De retour à la mine, les poches pleines de billets, ils rachètent du métal. Et le cycle continue, le même dans toutes les mines de toute l'Afrique de l'ouest où travaillent les enfants. Les enfants voyagent de mine en mine, se déplaçant avec l'or: six mois après l'arrivée de Saliou et de ses copains à Tenkoto, leur patron a décidé que la mine ne rapportait plus guère. Et le groupe de repartir, marchant pendant plus d'une semaine, franchissant la frontière, jusqu'à une autre mine, à Hamdalaye, au Mali. Là, l'or est vendu à un autre acheteur, mais fait quand même le voyage en moto jusqu'à Bamako, pour être vendu à un autre des cinq barons, Sadou Diallo. Ces grossistes, à leur tour, envoient leurs lingots vers un bâtiment orange décrépi de Bamako, et plus précisément le Bureau numéro 207.

 

Les murs sont tachés, les couloirs sentent mauvais et des tentures bloquent la lumière, mais la saleté des locaux cache mal le fait que des millions de dollars transitent par les bureaux d'Abou Ba. Entre le Mali et le Sénégal, on compte des centaines d'acheteurs d'or et cinq "barons". Mais il n'y a qu'un homme qui y a les papiers, l'argent et les relations pour exporter l'or de brousse vers l'Europe. Une étude des documents des douanes maliennes sur cinq ans effectuée par l'AP a confirmé que seul Ba (ou Bah) sort régulièrement de l'or du pays. Et les cinq "barons" disent tous lui vendre leur minerai. "Il a les moyens pour le sortir. Nous on a pas", explique Fabou Traoré, qui lui vend environ 80 kilos d'or par mois. "On n'a pas le choix", ajoute Fantamadi Traoré. Sadou Diallo, qui montre un reçu récent de Ba pour un montant de 194.000 dollars, explique que ce dernier a travaillé pendant longtemps avec les occidentaux. Sortir l'or du Mali coûte cher. Le gouvernement l'impose à 11 dollars le kilo, auxquels viennent se rajoute 6% de taxes à l'aéroport. De la brousse au marché mondial, l'once d'or pur augmente d'environ 380 dollars. Ba, 50 ans, reconnaît que tout son or vient de ces mines, y compris de Tenkoto et Hamdalaye, où les journalistes d'AP ont vu des enfants travailler. Mais il se ferme lorsqu'on lui en parle. "Nous ne vivons pas en brousse, nous n'avons donc rien à voir avec le travail des enfants, déclare le commerçant, qui ajoute n'avoir non plus jamais visité les mines. "Nous ne faisons qu'acheter l'or".

 

Ba affirme que presque tout cet or est exporté vers la Suisse. Un peu plus tard, un de ses clients suisses présentera un document rédigé par Ba dans lequel il affirme vendre 90% de son or à des acheteurs d'autres pays d'Afrique de l'ouest. Mais les documents des douanes maliennes n'enregistrent pas trace de telles exportations, et lorsque l'AP lui a demandé des précisions, Ba s'en est tenu à sa première déclaration: "On ne travaille pas (sic) avec aucun pays africain. Toutes nos marchandises sont vendues en Suisse", a-t-il écrit. Depuis au moins 2003, Ba et ses associés ont transporté de l'or de brousse jusqu'à Genève dans des valises ou paquets à bord de vols réguliers de Bamako, faisant le voyage plusieurs fois par mois. Selon les registres des douanes maliennes, Ba emmène normalement trois à cinq kilos à chaque voyage, soit pour une valeur comprise entre 86.000 et 143.000 dollars au cours d'aujourd'hui. L'inspecteur Bassirou Keita, du Département malien chargé de la supervision des revenus miniers, se dit certain que ce que Ba déclare n'est qu'une petite partie de ce qui sort. Et Ba de répondre, par écrit: "Je travaille depuis longtemps, je fais mes déclarations, je paye mes impôts". Selon les registres des douanes maliennes, entre janvier 2003 et mars 2008, Ba a exporté plus de 800 kilos d'or vers la Suisse. Un volume susceptible de valoir jusqu'à 22 millions de dollars, en fonction de la pureté de l'or, aux cours d'aujourd'hui. Ba explique qu'une fois arrivé à Genève, il dépose ses barres d'or à un comptoir des douanes suisses à l'aéroport international.

 

Une fois en Suisse, l'or de Ba entre dans le monde nébuleux de la banque suisse et du courtage des métaux précieux, où le secret est inscrit à la fois dans les traditions et les lois. Les registres des douanes suisses, tout comme les transactions bancaires en Confédération helvétique, sont confidentielles. Mais les documents maliens montrent que depuis 2003, 96% des exportations de Ba ont été acquises par deux petites sociétés genevoises. Decafin SA en a acheté quasiment un cinquième, soit l'équivalent de quatre millions de dollars au cours d'aujourd'hui. Le reste, d'une valeur pouvant atteindre 18 millions de dollars a été acheté par Monetary Institute, dirigé par l'ancien responsable de Decafin, Judah Léon Morali. Ce dernier affirme n'acheter que quelques grammes, quelques kilos, ici et là. Selon lui, tout le monde achète chez Ba, et si les noms d'autres sociétés n'apparaissent pas, c'est parque certaines transactions ne sont pas enregistrées. Morali dit avoir visité les bureaux de Ba à Bamako et n'y avoir jamais vu d'enfants travailler. Mais reconnaît ne jamais avoir été dans les mines. Decafin, le second importateur de l'or de Ba, est une affaire familiale dont les bureaux se trouvent dans la très chic rue du Rhône. Marc Arazi, son responsable principal, dément dans un premier temps acheter chez Ba. Mais plus tard, l'un des avocats de la société, Maître Marc Oederlin, a expliqué que la relation d'affaires entre Decafin et Ba était indéniable et qu'Arazi la reconnaissait. L'avocat dit que Decafin est inquiet à cause du travail des enfants mais n'a pas de responsabilité légale pour enquêter sur comment est extrait l'or qu'il importe. Il ajoute que Decafin a confiance en Ba et est certain que son or n'est pas le produit du travail d'enfants. Plus tôt dans l'année, Decafin avait été en justice en Suisse, sans succès, pour éviter que son nom soit publié par l'AP dans le cadre de cette histoire, arguant qu'elle porterait indûment préjudice à la réputation de l'entreprise. Dans les documents judiciaires, Decafin affirme que son or n'a pas pu être extrait par des enfants au Sénégal et au Mali, où AP a constaté la présence d'enfants-mineurs, car l'or de Ba provient du nord de la Guinée. Toujours selon Decafin, Arazi s'est rendu dans la région en 2005, et s'il avait constaté l'utilisation d'enfants, il n'aurait pas fait affaire avec Ba.

 

Le filon d'or s'étend sur 100 km dans le nord de la Guinée. Des centaines de mines artisanales s'y entassent autour des villes de Siguiri et Kankan. Selon un expert minier des Nations unies, qui a inspecté la région quelques mois après la visite d'Arazi, les enfants y représentent 10 à 20% de la main-d'oeuvre. L'expert y a également fait état d'effondrements mortels dans des puits construits à la hâte, d'absence d'hygiène et d'une pauvreté extrême. En avril, un journaliste d'AP y a vu des centaines d'enfants au travail. Le filon est plus riche ici, évitant aux enfants de devoir utiliser du mercure. Ils restent debout dans des trous boueux sous un soleil de plomb et récoltent l'or dans la boue. Nombre de ces enfants-mineurs sont des filles, qui commencent à quatre ans comme apprenties, et deviennent travailleuses à plein temps avant dix ans. Les adolescents travaillent dans les puits, descendant avec des lampes électriques autour du coup pour piocher la roche. Selon Lancei Condé, administrateur régional de Kankan, il y a des enfants dans toutes les mines artisanales de Guinée. Une armée d'acheteurs opère dans les mines guinéennes, la plupart travaillant pour l'un des trois gros commerçants locaux, Abdoulaye Nabe, El Haj Oumar Berete, et les frères Kante, Sakia et Sekouba, installés à Siguiri, Kankan et Kouroussa. Ces commerçants ont expliqué à AP vendre une partie de leur minerai à Conakry, la capitale, mais surtout à Ba, à Bamako. Ils disent préférer faire affaire avec lui, car il paye rubis sur l'ongle et en dollars. Sakia Kante montre un reçu de Ba, daté du 5 avril, pour 7.544 grammes d'or, pour lesquels il a été payé près de 200.000 dollars.

 

Les importateurs suisses, Monetary et Decafin, disent confier l'or d'Abou Ba à des firmes de raffinage suisses. Selon les spécialistes de l'industrie, l'or provenant de différentes parties du monde est fondu ensemble en grande quantité pour produire des lingots bancaires et plaques. L'or extrait par les enfants d'Afrique s'y retrouve donc mélangé au reste. Les deux importateurs sont payés lorsque les lingots et plaques sont vendus via les banques suisses. Decafin confie son or à l'un des plus gros spécialistes au monde, Valcambi SA, selon Maître Olivia Berger, un des avocats de l'importateur. L'or est ensuite vendu via le géant bancaire suisse UBS, ajoute-t-elle. Selon le patron de Valcambi Michael Mesaric, sa société ne voudrait pas affiner ni même accepter de l'or d'une mine où travaillent des enfants. La porte-parole de l'UBS Rebeca Garcia n'a pas voulu parler de Decafin, mettant en avant le secret bancaire. Mais dans sa plainte contre l'AP, Decafin affirme que son compte "métal" a été fermé par l'UBS en raison de l'enquête de l'AP. Les choses sont confuses au sujet de l'affineur de l'autre importateur, Monetary. Morali, son fondateur, explique qu'il envoyait son or à Metalor Technologies SA, un des principaux raffineurs et courtiers de métaux précieux, mais a changé l'année dernière pour une société qu'il s'est refusée à identifier. Il estime que la seule chose à comprendre au sujet du chemin parcouru par l'or, c'est qu'il vient d'Afrique et arrive dans les banques suisses. Metalor dément avoir fait des affaires avec Monetary. Mais Metalor reconnait avoir importé directement de l'or acheté auprès de Ba en 1999 et 2000, selon Nawal Ait-Hocine, directrice de la division juridique de Metalor, qui ne précise pas pourquoi ce n'est plus le cas. Les registres des douanes maliennes prouvent que Ba a également fourni de l'or à Metalor en 2003, mais Mme Ait-Hocine dit n'avoir pas pu en trouver trace. Metalor procède à des enquêtes extensives pour s'assurer que le minerai précieux vient de sources légales, ajoute-t-elle. Tout en estimant qu'une société ne peut jamais être sûre à 100%.

 

Le trajet qui commence entre les mains tachées de mercure de Saliou s'achève en lingots dans des coffres de banque et en colliers, bagues et bracelets vendus dans les bijouteries du monde entier. Impossible de savoir avec certitude quels produits contiennent de l'or extrait par des enfants. A la différence du diamant, l'or ne garde pas son identité au cours de son long périple de la mine au marché. Il passe entre dix mains ou plus, et quand il est fondu, en général à plusieurs reprises, et mélangé à de l'or d'autres provenances, son origine disparaît. Parmi les bijoutiers et autres détaillants qui achètent de l'or via l'UBS, on trouve la Compagnie Financière Richemont SA, le fabricant des stylos Mont-Blanc, les montres Piaget, les joailleries de Cartier et Van Cleef & Arpels. L'or affiné par Metalor a été utilisé par ces marques ou encore le bijoutier de luxe Tiffany, mais aussi les bijoux bon marché du géant américain de la grande distribution Wal-Mart. Ces sociétés s'inquiètent du travail des enfants et expriment leur frustration de ne pas pouvoir certifier que leurs produits n'en proviennent pas. Parce que les mines de brousse, où le travail des enfants est largement répandu, fournissent un cinquième de la production mondiale d'or, les sociétés se rendent compte que leur filières d'approvisionnement pourraient ne pas être sûres à 100%. "Je ne peux que mettre l'accent sur la complexité du problème", note Michael Kowalski, président de Tiffany. "Il y a le désir de faire quelque chose. Mais comment?" En 2005, Tiffany et d'autre joailliers et compagnies minières ont créée le Conseil pour les pratiques responsables en joaillerie, qui interdit le travail des enfants dans les mines. Des grands noms du secteur, Metalor ou Cartier, ont signé. Mais à ce jour, le Conseil n'a trouve aucun moyen de faire appliquer ces règles. "On peut remonter chaque planche à sa forêt d'origine. On peut suivre la trace de chaque sac de café, de chaque diamant vers un champ particulier. Mais pour l'or, il n'y a rien", note l'économiste Michael Conroy, auteur d'un livre sur les chaînes d'approvisionnement dans l'industrie.

 

Après avoir travaillé six mois, Saliou a été payé 40 dollars. On lui avait promis deux dollars par jour, ce qui aurait du faire 360 dollars. Mais son patron déduit l'argent du thé, du riz et du loyer, et Saliou ne sait pas vraiment combien tout cela coûte. Le petit garçon n'a "qu'un seul voeu", pouvoir un jour avoir un peu d'argent. "Parfois je rêve qu'un jour je posséderai quelque chose en or". Avec les autres enfants, il gratte le sol et la boue abandonnée par les adultes. La terre a déjà été tamisée, mais ils la lavent encore, et y versent encore du mercure, espérant trouver de l'or qu'ils n'auraient pas à donner au patron. Les enfants extraient une paillette. Elle pèse 0,2 grammes. Ils en retireront 1,95 dollars chacun. Les gamins dépensent leur argent en paracétamol, un anti-douleur vendu au marché du village, qu'ils avalent pour soulager leurs douleurs au dos et à la poitrine après des journées de travail de dix heures. Le sol en terre de leur hutte est recouvert

bandu2 : menu_arrow.gif Article: ban-kiMoon au senegal - 10/10/2008 21:20

ban-kiMoon au senegal

Le Secrétaire général des Nations unies, Ban-Ki Moon a adressé par téléphone vendredi ses félicitations au chef de l'Etat maître Abdoulaye Wade pour la réussite de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance (GOANA) avant de lui faire part de sa volonté de proposer cette stratégie ‘'comme modèle de lutte contre la faim et la pauvreté'' en Afrique.

source : APS

Selon un communiqué de la présidence de la République reçu dimanche à l'APS, Ban-Ki Moon a sur la même lancée annoncé au chef de l'Etat qu'il se fera représenter par ‘'une délégation de haut niveau à la fête de la récolte'' que tiennent le 27 octobre à Dakar les associations de paysans.

A cette occasion, ‘'le Président Wade recevra les paysans en présence des délégués des pays et institutions qui ont aidé le Sénégal'', indique la même source faisant état, outre des Nations unies, de la présence de la France et de l'Inde.

"Il y a deux semaines la campagne sénégalaise, en général rouge ocre, était devenue méconnaissable à cause de la forte couverture végétale verte. Les paysans heureux ont commencé leurs récoltes'', indique le communiqué qui assure de dés ‘'la semaine prochaine le Président Wade réunira une Commission chargée de réfléchir sur la protection des récoltes des insectes et autres déprédateurs mais aussi les revendeurs véreux et commerçants vampires prompts à aller en brousse acheter à vil prix aux paysans nécessiteux les denrées pour les stocker et les revendre au prix fort sur les marchés''.

Pour le chef de l'Etat si cela se réalise, ‘'nos efforts se résumeraient à enrichir des intermédiaires alors que notre objectif est d'accroître le revenu du paysan''.

A ce propos, révèle le communiqué, ‘'l'Espagne envoie dès lundi 6 octobre des équipes pour construire des silos de conservation des graines dont la vente impliquera une société de gestion privée chargée de protéger et d'aider les paysans à la vente''.

Lancée en réponse à l'appel du Secrétaire Général des Nations unies lors du Sommet extraordinaire de Rome le 4 mai 2008 sur la hausse des prix des denrées alimentaires, la GOANA s'est révélée ‘'un succès sans précédent avec des taux de réussite des objectifs atteignant parfois 240%'', indique la présidence non sans relever que le Sénégal ‘'qui, encore en avril dernier, était le plus dépendant alimentairement du monde (importations de 600.000 tonnes de riz par an) passe miraculeusement à l'abondance''.

 

 

bandu2 : menu_arrow.gif Article: le mariage traditionel peul - 07/10/2008 17:43

le mariage traditionel peul

le mariage chez lespeuls:

Je tenterai de faire ressortir les images du mariage chez les Peul, véhiculées par le langage quotidien. Pourquoi étudier les images du mariage à travers la langue ? Parce que la langue est un instrument à la disposition des membres d'une société, pour classer les différentes expériences qu'ils accumulent tout au long de leur histoire. Accéder, par une analyse linguistique, à la connaissance exacte des termes qui la constituent, c'est parvenir autrement à la compréhension de ces expériences et à la découverte d'un autre ordre que celui qui se présente d'emblée à nous. Mais la langue ne se limite pas seulement à cette fonction comparable à celle d'un classeur que nous utilisons pour ordonner nos documents. Grâce à ses signes, elle nous permet de communiquer, de percevoir la réalité, de saisir et d'exprimer le réel. Elle organise et délimite notre vision du monde. La langue est, comme le disent le philosophe E. CASSIER et le linguiste américain L. WHORF, << un prisme à travers lequel ses usagers sont condamnés à voir le monde ; et notre vision du monde est donc déterminée, prédéterminée même, par la langue que nous parlons. D En effet, comme le dit si joliment G. MOULIN, tout ce que << l'on ne nomme pas n'existe pas distinctement ... >>

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Page A

- Naturellement, 1e.mariage se nomme en foulfouldé (la langue des Peul). Il existe d'ailleurs plusieurs termes pour le dire. Avant de présenter la rCalit6 sociale ewprimCe par les termino- logies du mariage, voyons comment les Peul définissent un homme et une femme, les deux BlCments constitutifs du mariage. Le terme << debbo D (pl. << rewbe D), Bquivalent du mot franpis 4< femme >>? est formi de la racine << rew- B. Cette racine est également utilisie pour exprimer i - la soumission B Dieu : a O do rewiAZZah D' << Il est soumis - le fait de suivre quelque chose : << O do rewi ZaawoZ h Dieu >> ; maako n 9<< il suit son chemin n.Donc, la racine << rew- >) signifie << suivre n, a se soumettre D. Le mot debbs >> veut alors dire : << celle qui suit D ou .S celle qui se soumet D. Notons cependant qu'on dit << dewoowo >) et non << debbo >> pour qualifier un individu soumis i Dieu, et cela en vertu de la loi linguistique de la langue peul qui rBserve un vocabulaire spCcialis6 i la religion. La femme est donc dkfinie par la soumission. Le terme servant B la nommer a dom6 le verbe ,Ndebbannngo >)4 verbe difficile B rendre en français. La modalite nominale << an >) indique une action faite pour un autre. << Debbanawgo >) pourrait se traduire littéralement par << se soumettre 2 quelqu'un >> ou, pour une bonne traduction, << se faire bonne Bpouse pour son mari B. Ainsi, lorsqu'une femme joue pleinement aupr6.s de son mari le r61e assigne i toute femme mariée, on dit : << O debbani gsriiko expression que nous pourrons traduire par : << elle s'est faite bonne Cpouse pour son mari D. La soumission est donc pour la femme une qualit6 fondamentale. Cette soumission doit &tre totale, corps et iime. Toute femme qui refuse de se conformer B cette rbgle sera traitée de .Xnon-femme B. On dira d'elle : << Naa dum debbo Y, << ce n'est pas une femme >> ou, pour respecter notre traduction littérale, << ce n'est pas celle qui se soumet ou celle qui suit D. Quelle est l'image de l'homme que la langue vChicule depuis des sibcles augrbs des usagers du foulfouldé ?

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Page B

- - Un homme, c'est << gorko >>.Ce mot est formé de la racine << wor- >>, racine que nous retrouvons également dans : - << ngorgu B, le courage (un homme courageux, c'est - << ngorguuku B, la virilité ; - << gordehi >>, couteau utilisé par les femmes dans leurs travaux ménagers. Signalons que le couteau en foulfouldé, c'est désigne spécialement le couteau utilisé par les femmes dans leurs travaux. Littéralement, ce mot se traduit par << couteau du courage D. Le danger que représente un couteau permet à celui qui le détient d'avoir le courage. Nous pouvons alors dire que << gordehi >> signifie en fait, le couteau par lequel la femme devient courageuse. << goro B, au pluriel << wordube >>) ; La racine <. wor- >> renvoie donc à l'idée du courage, de la virilité. Ainsi, dès leur définition, homme et femme se distinguent totalement. La femme, définie par la soumission, doit, pour se conformer àl'image idéale de son état, faire preuve d'obéissance et de docilité. Alors que l'homme, symbolisant la force et le courage, doit se dépasser, se montrer au-dessus de toute faiblesse, dominer ses émotions, se mouvoir vers l'avant. Une remarque, et non des moindres : (< myeejo >>, << vieux >>, est employé indistinctement pour qualifier un homme ou une femme âgé. Ici, l'allusion est faite uniquement à l'âge de l'individu. Il existe également d'autres mots pour désigner un homme ou une femme d'un âge avancé, mais cette fois-ci en fonction de leur appartenance sexuelle : << ndottiijo >> (pl. << ndotti'en D) pour l'homme et << pull0 debbo >> (pl. << fuZ6e rew6e B) pour la femme. Que signifient ces deux termes ? Le vocable << ndottiijo >> est également employé pour qualifier un homme sage, un homme généreux, patient, tolérant, un homme capable, digne, responsable, respectable. Le terme << ndottiijo >> renferme donc toutes les qualités d'un homme idéal. L‘utilisation de ce vocable pour qualifier un homme âgé

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- Nous fait penser que .chez les Peul, comme d'ailleurs partout en Mrique, l'ige rapproche l'homme de l'image de l'homme idéal ; un homme qui a tout connu, tout vecu, qui est dot6 de certaines expiriences utiles aux autres, n'attendant plus rien de la vie, se consacrant 5 mettre i la disposition de ses fibres les lesons tir6es des expériences qu'il a accumulées durant toute sa vie. L'homme, défini, nous l'avons vu, par le courage, la force, est donc avant tout en mouvement vers la perfectiod. << Pull0 debbo >>, << vieille femme D se traduit 1ittBralement par la << femme peul D. Jeune, la femme n'est donc pas peul ? Au fait, qu'est-ce qui dkfinit un Peul, selon les intiressis eux- mêmes ? C'est le <<pulaaku B, c'est-i-dire la manibre d'Ctre peul. Les qualités essentielles du << pulaah >> sont : la pudeur, la retenue, la réserve, la patience. Or, pour les Peul, la femme est un être qui se distingue par l'incontinence verbale, un Ctre au contrale insuffisant de ses Bmotions, 5 1'6quilibre instable. Bref' la manibre d'être de la femme est, sur plusieurs points, contraire i la manière d'Ctre peul. Les Peul, définissant dé$ la femme par la soumission, lui attribuent donc un portrait nCgatif> dkpréciateur, pour finalement lui dénuer l'appartenance 5 leur groupe ethnique. La femme ne sera reconnue comme faisant partie des leurs que par le fait de l'âge. << Pulls debbo B signifie donc << femme ayant, par le fait de l'ige, un comportement digne du Peul D. C'est une femme qui, comme tout Peul, respecte les règles de biens6ance definies par le (< pulaah B. Nous venons de voir la signilication de chacun des ternes utilisés en peul pour dksigner un homme, une femme, un vieux, une vieille. Nous avons constaté que l'homme, c'est une pulsion destinie 5 se mouvoir toujours vers l'avant. Au contraire la femme est pr6sentGe comme un être asocial destiné à Ctre socialisé, i être intégré dans la sociét6 des Peul apr& avoir acquis, avec le temps, les qualitks morales supposées être celles de tout Peul. La docilit6,l'obéissance tant recherchées chez elle, ont peut-être pour but de r6ussir cette socialisation. L'homme trouve, dans toutes ces significations, la motivation nécessaire pour progresser, pour se surpasser. Par contre chez la femme, ces définitions la condamnent à l'aliénation, à la déperson- nalisation.

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- Voyons maintenant les images véhiculées par les termino- logies du mariage. Le mot << mariage B est rendu en peul par << teegaz>>. La racine << tee- >> nous échappe. Nous savons seulement que << teegalest surtout lié à €a cérémonie religieuse pendant laquelle le mariage est officiellement célébré. << Teegalne signifie pas automatiquement le déplacement de la femme de sa famille uxorale à sa famille maritale. On peut organiser cette cérémonie et laisser la femme vivre temporairement ou définitivement dans sa famille d'origine. Cela arrive très souvent dans le cas d'un mariage avec une femme ayant une certaine indépendance matérielle et qui ne désire pas vivre loin de ses biens, ou avec une veuve qui souhaite rester avec les enfants de son défunt mari. Il arrive également qu'on épouse une jeune fille, mais parce qu'on n'est pas prêt, on la laisse vivre avec ses parents en attendant (ce dernier cas est appelé (< teegal baltawan B, << mariage ajourné P).Dans ces cas, mari et femme ne vivent pas ensemble. De temps en temps, l'un des deux, qui peut bien être le mari ou la femme, tout dépend de l'accord, s'en va passer la nuit chez l'autre. En fait, << teegaléquivaut en quelque sorte à l'établissement de l'acte de mariage. Ici, c'est la sanction sociale qui consacre ce rapport particulier entre un homme et une femme qu'est le mariage, qui est mise en évidence. Le mot << mariage D est également rendu en peul par << Gagal B. Dans bugal >>, nous avons la racine << 6an- D qui est employée pour exprimer d'autres réalités : - <<Allah Gagiido B, << Allah, le Trbs-Haut >> ; - << MoAllah Gagani daraja D, << Celui dont Allah a rehaussé - << Baaba bagani Jaalo jurzngo B, << Baaba a levé la main La racine << bag- D exprime donc une idée de hauteur, d'élévation, d'ascension. Ainsi, l'image du mariage véhiculée par la langue peul, 2 travers le terme << Gangal >> est associée à une idée de grandeur, de hauteur, d'ascension. A ce stade, nous pouvons dire que le mariage est vécu, par les Peul, comme un mouvement vers le haut. l'honneur B ; pour Jaalo >> [en signe de salut].

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- Qui donc est concerni par ce mouvement : l'homme, la femme ou les deux 2 la fois ? Pour ce qui est de la femme, il n'y a aucun doute, la langue est claire 18-dessus, le mariage Bquivaut i une ascension. En effet, lorsqusune femme se marie, on dit : e< O bagama n,litt. << elle a CtB BlevBe n. Une femme maride est appelée << 6apad0 >>' litt. 4< celle qui a été BlevCe B. Remarquons que le verbe (c se marier pour ce qui cbncerne la femme, c'est << bageegs B, litt. << se faire 6lever n 9et dans << O dagaadb D, le verbe est employB dans sa forme passive. Le sujet subit l'action : elle se fait Clever. Ainsi donc, si le mariage signifie ascension sociale pour la femme, l'acte rendant possible cette promotion n'est pas réalisé par celle-ci, mais par un autre. D'autre part, contrairement ila cérBmonie du << lteegal n, le << bayal>> entraîne automatiquement le transfert de la mariCe dans la maison maritale. Cette cCrCmonie, pompeusement organisge, engageant parfois des depenses ahurissantes, marque officiellement l'instant où la mariCe se libhre de la tutelle parentale, le moment où elle devient indépendante vis-&-vis de ceux-ci, et donc responsable aux yeux des membres de la societ6. On dit Bgalement d'une femme qui s'est mariée : (< O naalti senadu n, litt. << elle entre dans la chambre >P. On dirait qu'elle Ctait dehors, avant. En fait3 ce que la langue veut exprimer vient du fait qu'une fille chez ses parents, est considCrCe comme une Btrangbre, comme celle qui va t8t ou tard quitter la famille. De plus, une fille, chez les Peul, occupe rarement seule une chambre. En gBnéral, c'est dans la chambre de sa mère qu'elle habite. Esrsqu'une personne habite chez une autre, on dit << O don dammgal >>, << elle est 8 la porte D, donc prCte i partir. Be fait, cette dernibre ne peut disposer de cette chambre comme elle l'entend. Dans sa famille maritale, la femme dispose d'une chambre dont elle est entièrement responsable. C'est cette autonomie residentielle qui est exprimée par << O naati suudu D, (.elle est entrBe dans la chambre u),en opposition à N O don damrnelgal D, ( eelle est à la porte >>). Une fois de plus, la langue souligne la liberte qu'acquiert une femme en se mariant. En entrant dans la chambre, pour reprendre

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- l'expression << O naati suudu >>, la femme se libère de certaines contraintes pour devenir responsable d'elle-même. Qu'en est-il pour l'homme ? Le mariage pour l'homme est une série d'obligations. D'abord, l'homme est celuipar qui la promotion de la femme devient possible, celui qui assure cette ascension. En effet, lorsqu'un homme épouse une femme, on dit : << O 6aqi debbo B),litt. << il a élevé une femme D. Mais la langue distingue deux situations : a) celle où le sujet est actif; il assure lui-même l'acte permettant la promotion d'une femme. Ce qui suppose qu'il dispose d'une certaine aisance matérielle. C'est dans ce cas qu'on dit : << O Gaqi debbo n, << il a élevé une femme >> ; b) celle où le sujet est passif, où l'acte est réalisé par un tiers pour le compte de celui-ci, où il assiste en spectateur à la promotion de sa future épouse. On dira alors : << 6e 6aqani mo debbo B, << on a élevé une femme pour lui D. Sujet actif, sujet passif, la langue distingue clairement les deux cas, selon la capacité de l'individu. Le mot << saare D, << concession B est parfois utilisé pour signifier le fait de se marier : << O wadi saare >> dira-t-on dans ce cas, litt. << il a fait une concession D. Par cette expression, l'homme apparaît comme le créateur d'un groupe familial. Et, en tant que <( baaba saare >>, chef de famille, .il est tenu pour responsable du comportement social des membres de son groupe, plus particulièrement de sa femme. Aussi, l'expression (< O walaa saare B, << il n'a pas de concession >> désignant un célibataire, est également employée pour qualifier un homme marié dont la famille ne respecte pas les règles de l'hospitalité. Il en est de même avec cette expression : << O walaa debbo D, << il n'a pas de femme D. Ici, c'est le comportement de la femme qui est mis en cause. Dans les deux cas, l'autorité du chef de cette famille sur les membres de la société et le respect dont il jouissait auprès de ces derniers, par le fait de son mariage, s'atténueront pour faire place à l'installation progressive du mépris (car, qui n'est pas

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- respecte par les siens, ne peut en aucun cas prétendre au respect des autres). Elever une femme, c'est-à-dire assurer son autonomie, créer un groupe familial, Gtre en mesure de maintenir son autorite sur ce groupe, amener les membres de sa famille 5 respecter les normes sociales, telles sont les obligations auxquelles doit se soumettre tout homme mari6 pour bénkficier de l'ascension sociale que son statut est censé lui aisurer. Ces obligations sont si bien interioris6es par les Peul qu'un homme marié n'ayant pas rempli ces conditions n'est pas pergu comme ayant acquis ce statut. Nous avons eu à le constater pendant les multiples discussions que nous avons eues avec les Peul de Garoua, et pendant les travaux de recherches que nous avons rbalisés 2 Dembs, un village situ6 5 65 km de Garoua, en 1983. En effet, lorsque nous avons par16 à nos interlocuteurs des résultats des travaux de recherches de PSSLEWSKI, de LABATUT et de NASSOUROU, résultats qui indiquent clairement que les Peul sont dans leur majorité des monogames, ceux-ci les ont d'emblCe contestCs. Nous leur avons alors propos6 de choisir un ou deux quartiers qu'ils connaissent bien, et d'estimer le nombre des polygames et des monogames. Nous avons constaté que, dans leur tentative d'estimation, ils oublient, dans la plupart des cas, de tenir compte des homes mariCs rbsidant chez les autres. Ces derniers sont justement presque tous des monogames, si bien que les Peul sont en majorité monogames. Lorsque nous leur avons fait cette remarque, grande a été leur surprise. Ceci est d'autant phs dtonnant que certains de ces hommes mariés dépendant des autres, sont des proches. Comment expliquer cet oubli si ce n'est par le fait qu'un homme dans cette situation ne se con€ome pas, à bien des egards, 21 l'image de l'homme mari6, telle que l'opinion peul la présente ? En effet, l'union entre un homme et une femme n'est qu'un aspect du mariage qui donne droit 21 l'exclusivit6 de rapports privilbgies avec le (la) partenaire (droit sexuel, droit de disposer de son temps libre, d'exiger son aide, etc.). C'est le cas d'ailleurs du << teegaz>> où la femme, bien que mariée, peut résider dans sa famille uxorale. Ici, c'est la sanction sociale qui se manifeste par

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- la légalisation de cette union, qui distingue cette dernière des autres formes de rapports entre l'homme et la femme (tel que le concubinage, par exemple). Par contre, le mariage tel que les Peul se l'imaginent, se caractérise non seulement par l'intervention de la société mais aussi par certaines conditions dont la plus importante est la capacité de l'individu de gérer un groupe familial. Ceci nécessite une certaine autonomie, plus particulièrement une autonomie résidentielle qui représente, pour le public, un repère permettant de le localiser en face de ses responsabilités et de le juger. C'est à cet aspect du mariage que l'homme marié dépendant d'un autre n'a pas accès. La famille qu'il a contribué à créer dépend beaucoup plus de son tuteur que de lui. En conclusion, disons que l'image du mariage véhiculée par la langue est celle d'une élévation, d'une ascension sociale, et cela aussi bien pour la femme que pour l'homme. Cette ascension, loin d'être acquise par le simple fait du mariage, doit se mériter par la capacité de l'individu de se conformer à l'image idéale de l'homme (femme) marié(e).

bandu2 : menu_arrow.gif Article: les chutes de dindiferlo - 06/10/2008 22:25

 

 

Chute de Dindifélo : la cascade majestueuseSi vous allez à Kédougou,faites un tour à Dindifélo et visitez la cascade. Elle est là, omniprésente,belle, fantastique, incroyable. Prenez un bon bain rituel, les vertus thérapeutiquessont exemplaires. A Dindifélo, le soleil se couche à 14 heures. Tout juste,dans moins de deux heures, il va falloir se dépêcher, pour ne pas arriver avantla tombée de la nuit. Le long de la pente vers les chutes, le paysage estverdoyant, la diversité biologique saisissante. La progression se fait auralenti.Au fur et à mesure, le bruissement de l'eau se rapproche. Letemps de longer un petit cours d'eau, voilà qu'apparaissent les fameuses chutesde Dindifélo, après 25 minutes de marche.Dindifélo, l'image qu'offre la cascade est fantastique. Une vue panoramiquepermet d'en mesurer toute la beauté. Du bassin de réception jusqu'au sommet dela montagne que les nuages viennent taquiner, en cette fin de matinéepluvieuse, la main de Dieu a laissé une empreinte indélébile. Telles desbriques superposées, la stratification de la roche est fabuleuse. Unkaléidoscope de couleurs se retrouve dans cet agencement naturel. Et le refletsur l'eau trace les contours d'un arc-en-ciel. De part et d'autre, les paroisciselées des flancs de la montagne ressemblent à des balcons d'immeubles deplusieurs étages voire de gratte-ciel qui donnent sur le jet d'eau. Du sommetde la montagne, l'eau s'écrase sur les différents paliers jusqu'à atterrir surune sorte d'esplanade qui donne sur le bassin tapissé de bloc de pierre,détachés des parois de la montagne.Paradis terrestreDans ce recoin, le temps estfrisquet. L'eau qui sort des entrailles de la montagne est un peu froide.N'empêche ! Le moment est propice pour prendre un bon bain... rituel. Etalé surla petite esplanade, tout le monde, apprécie le contact des chutes d'eau sur sapeau, ses os. Les gens de Dindifélo et des villages environnants viennent se lacouler douce pendant le mois de carême sur les parois. Le soir, avant derentrer, ils puisent de l'eau, pour le rafraîchissement après la coupure dujeûne."Préservons ce paradis terrestre". L'enseigne est placardée sur untronc d'arbre surplombant les chutes de l'autre coté. Pour garder encorelongtemps cet Eden sur terre, il nous faut protéger son environnement. C'est laraison pour laquelle, les jeunes du village ont décidé d'y mener à chaque foisdes opérations de nettoyage. 200 mètres d'altitudeNature et culture au Sénégalhttp:

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En cette période hivernale, quitter Kédougou pour joindre Dindifélo relève dela cascade. Au sortir du camp militaire s'arrête net le goudron. Se dressealors une piste de production découpée à plusieurs endroits par les eaux deruissellement. A 100mètres d'altitude, il va falloir escalader les collines.Sur la route qui mène à Bandafassi, le paysage ressemble à une galerie outoutes les espèces se rencontrent et côtoient celles réservées à la culturevivrière (fonio, arachide, mais...)A 138 mètresd'altitude, voilà qu'apparaît les Bediks perchés au sommet de la montagne, àIbel. Ils ne descendent jamais la montagne. Ceux qui sont en bas, ce sont lesPeulhs, leurs voisins immédiats. Quelques kilomètres plus loin, s'élève leparcours qui mène vers Patassi, le célèbre camp d'entraînement de l'arméesénégalaise. Aucun signe de la modernité. Seuls les nuages qui s'amoncellentveulent perturber la tranquillité de cette partie du Sénégal. Le ciel en adécidé autrement. Non loin de Anguéniapissa, un des villages d'origine desBassaris, les trombes ont diminué. A Ségou, le dernier poste frontalier, lepolicier de la Brigademobile de sûreté nous envoie un petit bonjour. "A 200 mètres d'altitude,les Lions peuvent venir ici pour un stage", s'assure quelqu'un dans unvéhiculeCreuxde montagneA la sortie du village, à 5km de Dindifélo, une Landcruiser transportant des touristes espagnols s'est enlisée dans la latéritemalgré sa puissance (8 CV). Le chauffeur du véhicule de location vitupère lorsqueles flashes de la photo crépitent. "Comment avec une voiture d'une tellepuissance, peut-on s'enliser ici. Même le car rapide est passé. Il doit êtrenul celui-là", soutient le chauffeur.Hameau d'un peu plus de 600 personnes, Dindifélo est niché au creux desderniers contreforts du Fouta Djallon. Sur la rivière qui prend sa source auxchutes, les jeunes filles du village se baignent, seins nus. A coté du foyerdes jeunes, se trouve le garage. Les cars rapides et autres minibus datant dela vieille époque attendent d'éventuels clients pour Kédougou. Le long cheminqui contourne le village, des canaris sont coincés entre trois piquets."C'est destiné aux guinéens qui viennent au Louma. Lorsqu'ils descendentla montagne, ils ont soif. De même qu'au retour, il leur faut se ravitailler.Parce que, du haut de la montagne, ils ne peuvent pas accéder aux chutes car cen'est un fleuve qui alimente les chutes".L'eau des chutes de Dindifélo sort des entrailles de la terre, traverse lamontagne en hauteur pour venir s'écraser sur le bas coté. N'est-ce pas beautout ce spectacle.Kédougou : les légendes d'unecollineLes derniers contreforts du Fouta Djallon qui viennent mourir à Kédougou sontjalonnés d'histoires. Autant de mythes et de légendes façonnés à partir de lamontagne rythment la vie, dans cette partie orientale du "pays du soleillevant sénégalais" Nature et culture au Sénégalhttp:

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Plongez au cœur de la montagne vous ramènent aux sources du temps. L'expressionqui fait la "une" des dépliants touristiques vantant la destination"Kédougou" est chargée de symboles. C'est une invitation à ladécouverte de ce que renferme ce département et qui fait la spécificité de sestraits culturels. A Kédougou, ancien chef lieu de la province de la Haute Gambie, lesgens restent attachés à la symbolique du terroir, aux legs des anciens.Ainsi, au sortir des sentiers battus, c'est le paysage qui impressionne. Et aumilieu de cette flore diversifiée, se dresse le "plus grand baobab du paysavec ses 23 mètresde circonférence", au cœur de Fongolimbi" (qui signifie derrière lamontagne). Il rappelle un peu le célèbre "Goute ndiouly" de Bakel.Au delà des richesses précieuses, diamant, or et marbre, les collines deKédougou regorgent aussi de secrets jusque-là inconnus du grand public. Sur lamontagne à Bandafassi, les femmes stériles se donnent rendez-vous à Kuriniéré.Au pied de la grande pierre soutenue par un petit filet moins grand que ledoigt d'une main, elles prient. De retour à la maison, elles deviennentfécondes. Et aujourd'hui, personne ne comprend ce qui retient enéquilibre cette pierre.Montagne sacréePour preuve, lors du bitumage de la route Dialakoto-Kédougou, les agents de la CSE qui voulaient utiliser ladolérite de la montagne, n'avaient pas réussi à faire démarrer leurs machinesde concassage. Pourtant, c'étaient des engins neufs. Après avoir suivi leconseil des anciens du village, l'entreprise a immolé un taureau en guised'offrande. Ainsi, les machines ont pu tourner. Pourtant, quelques annéesauparavant, ce même problème s'était posé avec la construction du pont de Makosur le fleuve Gambie, à 43km de Kédougou. Les charpentes et autres blocs debéton posés le jour, se retrouvaient par terre le lendemain. L'esprit quihabitait la montagne et qui venait se prélasser sur le fleuve, avait étédérangé dans sa tranquillité. Il a fallu tuer un bœuf rouge, pour que laconstruction du pont puisse être achevée.Penchés au sommet de la montagne, les Bédiks vouent un culte sacré à la pierre.Les grands féticheurs ne descendent jamais la colline. Toutes les cérémoniesd'initiation s'y déroulent. C'est comme chez les Bassaris. Il y'a des chosesqui ne doivent pas descendre.Lors des dernières journées culturelles de Kédougou, des cérémonies ont étéorganisées en ville, des choses ont été montrées en public. Les conséquencesont été désastreuses pour la population.Des femmes danseuses sont décédées et même un responsable a été paralysé.Pourtant, nous avions pris les précautions nécessaires avant la manifestation.Mais, il s'est retrouvé que certaines choses ne doivent pas sortir de leursorigines, la montagne sacrée.D'autres mystères se rencontrent aussi à Andoulaye où des pas de chasseurs sontrestés gravés sur la montagne. Dans le Bandafassi, la visite de la grotte deDandé et de sa source permet aussi de découvrir la "malle" de Pellel.C'est un flanc de la montagne qui s'est incliné pour prendre la forme d'unemalle. Mais la personne ne l'a pas posé là-bas.Nature et culture au Sénégalhttp://www.ecotour-voyage-nature.com/econewsPropulsé par Joomla!Généré: 14